Veuve D. Johanna, 73 ans, a accepté que sa benjamine l’annonce morte à ses frères et sœurs mercredi, excédée par les reports d’une réunion familiale.
Yolande D., 24 ans, étudiante en Master II, a failli être battue par six de ses frères et sœurs plus âgés mercredi, en raison d’un fake news qu’elle a propagé dans la fratrie. A savoir, le décès de leur mère très tôt ce jour-là. Mais dans le coup, elle avait deux complices : sa sœur et la mère en question, veuve D. Johanna, toutes trois vivant à Nylon-Brazzaville (arrondissement de Douala III).
Il se trouve que depuis des mois, la septuagénaire veut voir tous ses enfants, qui sont hors de Douala. Mais quand elle le fait savoir, de telle ou telle ville, les uns et les autres lui envoient de l’argent. Sans jamais tenir leur promesse de venir. Parfois il y a des appels vidéo. Leur génitrice ne s’en satisfait plus.
A ce qu’il semble, l’idée d’annoncer sa mort germe dans l’esprit de Yolande, un peu fatiguée d’appeler tout le monde de la part de maman, sans succès. Sa sœur, sa mère et un grand cousin installé dans le voisinage sont mis dans la confidence. Le plan est déclenché.
Il y a quelques jours, Yolande annonce à la fratrie que leur mère est très malade et veut voir tout le monde. Chacun dit qu’il a compris, mais reste dans son coin. Dans la nuit de mardi à mercredi, Yolande appelle en pleurs. Elle annonce que Maman Johanna est morte.
En fond sonore, les correspondants appelés entendent leur autre sœur crier à fendre l’âme. Yolande ajoute que selon ses dernières volontés, leur mère sera enterrée dans la concession familiale, au plus tard dans deux jours. Les six frères et sœurs sont tous arrivés à Douala ce mercredi.
Ils arriveront chacun son tour à la maison, trouvée fermée. Les appels sur le téléphone de Yolande sonnent dans le vide. En fait, la jeune femme est à l’Intérieur. Sa sœur et la « morte » aussi. On attend que tout le monde soit là. Quand c’est fait, Yolande ouvre de l’Intérieur. Puis la mère apparaît, bien vivante.
Choc, stupeur et énervement. Eclats de voix et menaces de bastonnade en direction de Yolande. Le grand cousin Intervient. Il a en outre alerté la gendarmerie, la brigade Ter de Nylon. Tout le monde est appelé au calme. Puis la mère dit à ses enfants que ce n’est pas d’argent dont elle a besoin : elle touche une pension vieillesse confortable, ainsi que des loyers. Les enfants ont convenu de ne plus passer plus de deux mois sans venir la voir, au moins à tour de rôle.
CT