Deux membres du Bataillon d’intervention rapide (BIR) d’élite camerounais ont été tués et trois autres grièvement blessés le lundi 5 mai 2025. Cette tragédie fait suite à une attaque à l’engin explosif improvisé (EEI) lors d’une mission militaire dans la localité de Munyenge.
L’attaque aurait eu lieu près du village d’Ikata, dans l’arrondissement de Muyuka, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun.
L’explosion a frappé le véhicule du BIR alors qu’il traversait cette région en proie aux conflits, tuant le lieutenant Maliva, originaire de Bova (Buea), et le caporal Ayissi. Les autorités n’ont pas encore divulgué les noms des soldats blessés.
Par ailleurs, des images amateurs et une vidéo montrent un soldat allongé, immobile, près du véhicule blindé gravement endommagé, les pieds sectionnés par l’explosif.
Intégration à un conflit plus large
Des attaques récentes continuent de découler du conflit en cours entre les forces gouvernementales camerounaises et les combattants séparatistes dans les régions anglophones du pays.
Les groupes armés en quête d’indépendance pour un État autoproclamé connu sous le nom d’« Ambazonie » ont ciblé à plusieurs reprises les forces de sécurité avec des engins explosifs improvisés et des embuscades.
Ces dernières semaines, les attaques contre les civils se sont multipliées. La plupart d’entre elles ont eu lieu dans la région du Nord-Ouest.
Dans cette région, l’activité séparatiste est plus palpable, avec de fréquents signalements d’enlèvements contre rançon et d’exécutions extrajudiciaires de civils par les séparatistes. Cette attaque dans le Sud-Ouest illustre une tendance différente.
Il s’agit de la première attaque séparatiste majeure contre des soldats camerounais dans la région du Sud-Ouest depuis le 10 mai 2024, date à laquelle des séparatistes avaient tendu une embuscade et tué cinq gendarmes dans la division de Manyu.
Les attaques séparatistes contre l’armée ont été minimes dans la région, où l’armée a attaqué plusieurs repaires séparatistes au cours des quatre derniers mois de cette année.
Les attaques aux engins explosifs improvisés (EEI), souvent difficiles à détecter et susceptibles d’infliger de lourdes pertes, sont devenues une caractéristique de l’insurrection dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Aucune déclaration officielle pour le moment
Les autorités camerounaises n’ont pas encore publié de réponse officielle à cette attaque. Le BIR opère fréquemment dans des zones instables où les séparatistes sont actifs, jouant un rôle clé dans les opérations anti-insurrectionnelles de l’armée.
Cette dernière attaque suscite des inquiétudes quant à la sécurité du personnel militaire et des civils à Muyuka et dans les environs. Bien que certaines zones aient connu un calme relatif ces derniers mois, l’explosion de Munyenge met en évidence l’instabilité persistante de la région.
Victimes identifiées, intervention médicale en cours
Les équipes de secours auraient repêché les corps du lieutenant Maliva et du caporal Ayissi sur les lieux. Par ailleurs, les soldats blessés recevraient des soins médicaux d’urgence. Leur état reste critique.
Cette attaque constitue un coup dur pour le moral des forces camerounaises et illustre les risques permanents auxquels sont confrontées les troupes opérant dans les régions anglophones du pays.