Le Colonel à la retraite Titus Ebogo, figure emblématique qui a aidé le Président Paul Biya à conserver le pouvoir lors du coup d’État manqué de 1984, est décédé aujourd’hui à l’âge de 94 ans à la garnison militaire de Yaoundé des suites de maladie. Cet événement marque la fin d’un chapitre significatif de l’histoire du Cameroun sous l’ère du « Nouveau Départ ».
Selon plusieurs sources, le colonel sera enterré immédiatement et sans cérémonie, conformément à ses dernières volontés.
Pendant plus de 30 ans, Titus Ebogo a servi avec honneur et loyauté l’armée camerounaise. Les récits historiques relatent qu’il a été l’artisan de la reprise de l’aéroport international de Yaoundé des mains des putschistes le 6 avril 1984. À cette époque, il était commandant d’un bataillon d’infanterie à Ebolowa et avait été appelé en renfort alors que Yaoundé était attaquée par les rebelles. Arrivé du sud de Yaoundé, Titus Ebogo est entré dans la mêlée avec plus de 150 hommes à l’ancien aéroport international de Yaoundé, aujourd’hui transformé en base aérienne.
Il fut ensuite promu premier commandant de la nouvelle Garde Présidentielle, de 1985 à 1999, une unité d’élite créée par Paul Biya pour remplacer l’ancienne Garde Républicaine sous Ahmadou Ahidjo.
Retiré depuis plus de 30 ans, Titus Ebogo s’était replié dans son village de Mengang. Malgré son retrait des affaires publiques, il est resté une figure influente au sein de sa communauté. Il est notamment rappelé pour avoir fermement opposé la continuité du conseil exécutif de sa municipalité en 2013. À 94 ans, il rejoint les rangs d’autres figures clés de 1984, telles que le Général Asso’o Emane, le Général Oumaroudjam Yaya et Abdoulaye Garoua, dans l’éternité.
La disparition du Colonel Titus Ebogo laisse un vide immense dans l’histoire militaire et politique du Cameroun. Son rôle crucial lors du coup d’État manqué de 1984 et ses années de service dévoué resteront gravés dans la mémoire nationale.