La police norvégienne a arrêté l’un des principaux leaders séparatistes camerounais, Lucas Cho Ayaba, ancien chef des Ambazonia Defense Forces (ADF), le 24 septembre 2024 à son domicile à Oslo. Cet homme, redouté par les autorités camerounaises, est désormais entre les mains de la justice norvégienne.
L’unité criminelle de la police norvégienne, spécialisée dans les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, a confirmé avoir appréhendé un individu d’une cinquantaine d’années.
Selon un communiqué, cet homme joue un rôle central dans le conflit armé qui secoue les régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Il est accusé d’avoir orchestré et financé des actes de terrorisme et d’avoir donné des ordres aux combattants séparatistes responsables de nombreuses exactions.
Cette arrestation intervient après une saisine déposée en février dernier par le procureur de la Cour pénale internationale. Le cabinet d’avocats dirigé par Me Nsahlai, basé aux États-Unis, avait transmis une plainte aux autorités norvégiennes, accusant le gouvernement norvégien de complicité en raison de l’inaction face aux activités de Lucas Cho Ayaba.
Cette plainte, documentant les exactions dans les régions en crise du Cameroun, a finalement conduit à l’ouverture d’une enquête en Norvège, qui a abouti à l’arrestation du leader séparatiste.
Présenté au tribunal de district d’Oslo le 25 septembre 2024, Lucas Cho Ayaba a été placé en détention provisoire. Son avocat, Me Nsahlai, espère empêcher toute libération sous caution, afin que son client reste en détention tout au long de la procédure judiciaire.
Cette arrestation marque un tournant dans la coopération judiciaire entre le Cameroun et la Norvège. Bien que Lucas Cho Ayaba ait acquis la nationalité norvégienne, il devra désormais répondre des accusations qui pèsent contre lui devant la justice norvégienne.
Depuis le début de la crise en 2016, le conflit dans les régions anglophones du Cameroun a fait plus de 6 000 morts, selon les organisations internationales. Les groupes séparatistes armés continuent de mener des affrontements contre les Forces de défense et de sécurité camerounaises déployées dans ces zones, perpétuant ainsi une situation d’instabilité et de violences.