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Corruption : Glencore, la SNH/Sonara et le pétrole camerounais

Glencore PLC, entreprise anglo-suisse de négoce au coeur d'un scandale de corruption en Afrique

Le Cameroun est cité dans une affaire de pots-de-vin épinglant la multinationale anglo-suisse de négoce de matières premières et d’exploitation minière devant les tribunaux britannique et américain.

L’alerte qui continue de secouer le landerneau politique camerounais, au sujet des allégations de corruption, a été lancée en fin de semaine dernière par Me Akere Muna, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun et ex-vice-président de l’Organisation non gouvernementale (Ong) Transparency International, entre autres casquettes.

Dans une lettre adressée au président de la Commission nationale anti-corruption (Coriac), Tune des structures créées par.le gouvernement pour traquer les pratiques de corruption au Cameroun, l’homme politique, qui s’était désisté aux dernières heures avant l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, dénonce « l’aveu des pratiques de corruption par la multinationale Glencore Pic et les conséquences sur la Sonara et la Snh. »

Se fondant sur un article, paru le 24 mai 2022 dans le Financial Times de Londres, le juriste de renommée internationale. rapporte que le nom du Cameroun est cité dans une affaire de corruption et de pots-de-vin impliquant la société étrangère de. droit anglo-suisse et de hauts fonctionnaires camerounais, dont certains étaient de hauts cadres à la Société nationale des hydrocarbures (Snh) et à la Société nationale de raffinage (Sonara) au moment des faits.

Le procès qui a livré la mèche de ces pratiques frauduleuses, douteuses et peu recommandables, est pendant devant les tribunaux britanniques où la multinationale, sous pression judiciaire, a, via l’un de ses conseils, plaidé coupable des faits de corruption et de pots- de-vin dans de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne et en Amérique latine.

Les pays cités dans cette longue liste à scandale sont le Cameroun, la Guinée Equatoriale, la République démocratique du Congo, le Nigéria, la Côte d’ivoire et le- Soudan du Sud, mais aussi le Venezuela de feu le président Hugo Chavez, tous reconnus comme des producteurs de pétrole.

Pour le cas du Cameroun, le montant que Glencore Pic avoue avoir versé à des gestionnaires de deniers publics camerounais sur une vingtaine d’années s’élève à 7 milliards de francs CFA et il visait à « inciter des fonctionnaires de la Société Nationale des Hydrocarbures et de la Société Nationale de Raffinage à favoriser les opérations de Glencore au Cameroun ». Pour d’autres sources, la cagnotte dépasserait de loin le montant de 7 milliards de F CFA vu que ces pratiques ont prospéré pendant de longues années.

Indignation collective

La révélation de la multinationale, son aveu de culpabilité remontent au 23 mai dernier. « Si cela s’avère.être vrai, tout le monde peut maintenant voir à quel point le fléau de la corruption a détruit notre pays et compromis l’avenir de jeunes Camerounais innocents. En tant que citoyen engagé dans la lutte contre la corruption depuis plus de deux décennies, je ne peux qu’exprimer mon dégoût. », dénonce Me Akere Muna, activiste politique, par ailleurs militant des droits de l’homme.

En tout état de cause, il n’en fallait pas plus pour que la classe politique camerounaise, indignée, monte au créneau pour demander des clarifications au gouvernement camerounais, qui, au premier chef, devrait répondre de ces accusations portées contre des entreprises publiques dont il est actionnaire, comme l’exigent les règles de fonctionnement de toute démocratie digne de ce nom.

Le premier « boulet » est parti du président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), le Professeur Maurice Kamto. Le leader de l’opposition demande « Un audit général et indépendant de tout le circuit de production, vente, importation et stockage des produits pétroliers au Cameroun ».

Lui emboîtant le pas, les Honorables Joshua Osiha et Cabrai Libii ont, quant à eux, exigé une enquête parlementaire pour évaluer l’ampleur de la corruption dans le secteur pétrolier au Cameroun afin de contraindre la multinationale anglo-suisse à payer à l’Etat les dommages et préjudices que le Cameroun a subis, notamment du fait de la corruption décriée dans ce secteur de l’industrie extractive.

934 milliards d’amende

Une filière qui, en 2018, représentait un peu plus de 3% du Produit intérieur brut (Pib), et dont dépendaient 41% des exportations nationales. Les prétentions de la classe politique camerounaise sont d’autant plus fondées que Glencore Pic a promis de payer des amendes allant jusqu’à 934 162 500 000 FCFA pour le tort qu’il a fait subir à des Etats.

Une étude réalisée par un réseau d’organisations non gouvernementales révèle que l’Afrique perd chaque année environ 25 milliards de dollars à cause de l’évasion fiscale imputée généralement aux multinationales opérant sur ce continent tellement courtisé et sollicité pour l’immensité de ses richesses, notamment les ressources naturelles.

Glencore. Glencore Pic est une société multinationale anglo-suisse de négoce de matières premières et d’exploitation minière dont le siège est à Baar, en Suisse. Le siège social de cette multinationale, en ce – qui concerne le segment pétrolier et gazier, est à Londres et son siège social est à Saint Helier,. Jersey, un territoire présenté comme un paradis fiscal.

Les déboires de la multinationale (l’un des plus grands négociants de matières premières au monde) et les procès auxquels elle fait face, aujourd’hui, font suite à une enquête de grande envergure ouverte contre elle en Grande Bretagne, au Brésil et aux Etats- Unis. Où il a été demandé à cette société de produire les documents relatifs à sa conformité avec les lois nationales sur le blanchiment d’argent et la loi sur les pratiques de corruption à l’étranger.

Le Jour

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