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Conflit anglophone à Buea : le parc Mile 17 reste scellé, la ville paralysée

Le parc automobile Mile 17 de Buea est resté fermé pour la troisième journée consécutive le lundi 22 septembre, après que les autorités municipales ont scellé ce parc très fréquenté, en raison du respect par les usagers d’un récent confinement séparatiste.

Le conseil municipal de Buea, dirigé par le maire David Mafani Namange, a utilisé des rubans de sécurité pour bloquer les entrées et les sorties du parc samedi matin, alors que la ville reprenait son activité normale après deux semaines de confinement séparatiste qui ont paralysé les activités économiques et sociales.

Cette action a empêché les véhicules de charger et de décharger dans le parc et a entraîné la fermeture de plusieurs commerces.

Le parc, habituellement animé, était exigu, et seuls quelques marchands ambulants et vendeurs de pain étaient visibles.

Les agences de transport interurbain sont restées fermées samedi et dimanche, tandis que des véhicules clandestins chargeaient et déchargeaient aux abords du parc.

Le parc automobile Mile 17 est le principal point de départ des véhicules des habitants de Buea pour se rendre dans d’autres villes, notamment Yaoundé, Limbé, Douala, Kumba, Muyuka et Mamfé.

Les personnes arrivant à Buea doivent également passer par Mile 17. Cette mesure municipale risque de nuire non seulement aux chauffeurs de bus et aux commerçants, mais aussi à l’ensemble de la population de Buea.

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Les usagers et les conducteurs du parc ont vivement protesté contre cette mesure, reprochant au maire David Mafani Namange de victimiser davantage une population déjà affectée par les confinements séparatistes récurrents.

Début septembre, le maire Namange a menacé de sévir contre les commerces qui seraient fermés pendant les confinements séparatistes.

Outre la fermeture du parc, il a également fermé des dizaines de commerces à Molyko, Bonduma, Mayor Street, Mile 17 et dans d’autres quartiers de la ville, qui n’ont pas ouvert pendant les confinements.

Ces confinements séparatistes, appliqués pour la première fois en 2017, se caractérisent généralement par la fermeture totale des commerces, des marchés, des écoles, des transports et des lieux de loisirs dans les régions anglophones du Cameroun.

Les habitants de Buea affirment respecter ces confinements non pas par soutien à la cause séparatiste, mais en raison des menaces séparatistes.

Les séparatistes ont toujours ciblé les personnes qui tentent de défier leurs appels au confinement, par le biais d’exécutions extrajudiciaires, de tortures et d’incendies criminels.

En juillet dernier, le MMI a rapporté l’exécution par des combattants séparatistes d’un débit de boissons à Muea, Buea, pour avoir prétendument exercé pendant les confinements du lundi.

Mais ce n’était qu’une des nombreuses attaques ciblées contre des personnes soupçonnées de ne pas respecter les confinements.

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Les habitants de Buea affirment que leur sécurité n’est pas garantie lorsqu’ils opèrent pendant les confinements séparatistes.

Alors que les autorités municipales, qui ripostent habituellement aux confinements séparatistes, se déplacent avec des agents de sécurité lourdement armés, les citoyens affirment qu’il n’y a aucune garantie de sécurité pour travailler ces jours-là. Les tentatives passées pour rétablir le fonctionnement normal des écoles, des commerces et des transports ont échoué.

Quoi qu’il en soit, la population continue de subir les conséquences du conflit armé prolongé, qui a débuté par une grève des enseignants et des avocats anglophones en 2016.

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