Définie comme le sentiment d’envie vis-à-vis d’une personne qui détient un atout ou un patrimoine qui est désirée par quelqu’un d’autre, la jalousie est nourrie de la convoitise et de l’envie. Elle oppose deux personnes : l’enviée et l’envieuse. Les deux subissent les effets pervers de cette émotion.
Plusieurs cas de figures s’observent souvent dans notre environnement :
• La nomination sur la base de l’équilibre régional (outil souvent convoqué pour assurer la contribution de personnes d’origines régionales différentes) ou du pouvoir discrétionnaire entraine des arbitrages qui peuvent être jugés subjectifs et discriminants;
• Le responsable de la structure décide de vous dépouiller de votre compétence pour enrichir le poste de votre collègue;
• Votre collègue a l’impression que c’est lui qui méritait la promotion qui vous a été offerte;
• Votre proximité avec le chef de la structure est perçue comme un levier pour obtenir des « passes droits » au détriment des autres;
• Le responsable décide de vous mettre en quarantaine ou de vous confiner à des tâches subalternes;
• Vous êtes victime d’une affectation dite disciplinaire dans une localité qui vous est hostile.
On peut énumérer ainsi plusieurs situations qui génèrent logiquement un sentiment de jalousie vis-à-vis d’autres personnes. D’ailleurs, même quand tout est fait normalement, selon les dispositions convenues, il arrive aussi qu’il y ait des jaloux. La jalousie vient de ce que les employés se comparent entre eux et parviennent (à tort ou à raison) à des conclusions de marginalisation pour certains et de privilégiés pour d’autres.
Si dans le fonctionnement normal d’une entreprise on ne peut empêcher la jalousie, il est possible de limiter ses effets ou de la transformer pour rebondir et en faire une force. Je lis dans votre regard étonné une question : comment est-ce possible?
Eh bien, je vous propose 05 astuces pour faire face à la jalousie en milieu de travail en tant qu’envieux ou envié.
1. Protégez-vous contre la jalousie
Si par exemple votre nomination est boudée par vos collègues, faites profil bas : ne vous réjouissez pas à « haute voix ». Gardez votre joie pour votre famille et par compassion montrez-vous peu expansif. C’est une attitude de modestie qui ne va peut-être pas atténuer la colère de l’envieux mais au moins elle participera à ne pas l’exacerber davantage.
Vous pouvez même aller plus loin et aborder la personne concernée et lui expliquer « que vous avez l’impression qu’il y a quelque chose qui ne va pas », pour amorcer le dialogue et lui servir votre disponibilité. Faites le autant de fois que possible. Si ça ne marche pas faites intervenir votre responsable hiérarchique qui pourrait confier des tâches valorisantes à l’envieux et contribuer ainsi à atténuer son envie.
Le chef pourrait également lui expliquer pourquoi votre promotion a été faite sans pour autant que sa carrière ne soit en comparaison la vôtre. Il pourrait également engager avec lui un échange sur ses perspectives d’évolution au sein de l’entreprise. L’idée est de le détourner de vous pour qu’il se concentre sur lui-même. Il est question de lui faire comprendre que sa « lumière » est au-dedans de lui.
2. Transformez votre frustration en atout
Si vous vous sentez dévalorisé ou si vous croyez que votre collaborateur est mieux apprécié par votre chef hiérarchique, ne transformez pas votre frustration en rancœur. Il arrive en effet que les dossiers soient envoyés directement à votre collaborateur sans votre avis. Très souvent vous ne savez pas pourquoi ce mode de fonctionnement est mis en place, dites-vous que cette réalité ne vous enlève aucun mérite.
Elle ne vous empêche pas de vous valoriser. Alors ne focalisez pas sur votre frustration, accordez-vous d’autres activités de visibilité pour faire valoir votre compétence. Vous pouvez aussi oser faire savoir à votre chef hiérarchique que vous restez disponible et que vous pouvez réaliser certaines activités complémentaires dans le but d’améliorer la qualité des résultats de l’entreprise. Cette action peut être un déclic pour vous permettre de vous détacher de votre « jalousie stérile ».
3. Si vous avez une posture de privilégié, inversez votre rôle
Votre proximité avec votre chef hiérarchique peut être à l’origine de convoitise et de jalousie. Vous n’avez pas besoin d’avoir vos collègues contre vous au contraire, vous pouvez vous servir de votre place privilégiée auprès de votre chef hiérarchique pour servir et valoriser les attentes de vos collègues : passer alors de privilégié à défenseur des intérêts de vos collègues et inverser la perception des privilèges.
Désormais ce sont vos collègues qui sont privilégiés grâce à vous ! Vous contribuerez ainsi à atténuer la rancune qui les anime. En effet, votre affinité avec votre chef hiérarchique peut l’amener à être plus tolérant avec vous et plus rigoureux avec vos collègues. Cette action de modérateur vous protègera des hostilités de vos collègues.
4. Si c’est votre chef hiérarchique qui est jaloux de vous ? Mettez-vous à son service
Vous avez le devoir de vous protéger contre les « foudres » de votre chef. Il n’a pas que le pouvoir de vous donner des ordres, il peut aussi vous nuire. Comment imaginer que vous ayez des problèmes de jalousie avec votre chef, le travail n’est pas possible dans ces conditions, la coopération est difficile et les performances chutent inévitablement.
S’il est jaloux de vous, il vous revient de faire le « dos rond » et de vous mettre à son service. Si vous avez accès à lui, faites preuve de courage allez le rencontrer et dites-lui simplement que vous avez besoin qu’il vous sollicite davantage et que vous êtes à son service. Avec un chef hiérarchique, la situation est en effet délicate.
Il a le droit de subordination sur vous, c’est lui qui coordonne votre travail, vous évalue et vous promeut. Il n’est pas question de vous demander de lui « cirer les chaussures » mais le lien hiérarchique qui vous lie vous oblige à lui céder de la place ou à ne pas exister. Donc à défaut d’être à son service, libérez le plancher !
5. Affrontez l’envieux
Une personne compétente ou physiquement attrayante suscite de la jalousie. De même, une personne qui dégage de l’énergie et de la vitalité peut inquiéter d’autres. Dans ce contexte, la médisance naît et des tentatives de dénigrements ont pour objectif de saper votre atout.
Dans ce cas, il ne faut surtout pas se remettre en cause, il faut affronter ses détracteurs, les embarrasser en leur retournant leurs dénigrements qui vous sont parvenus. Profitez-en pour leur faire comprendre que leurs injures et différentes fausses insinuations sont blessantes et indignes.
Les adultes n’aiment pas se sentir dévoiler et cet exercice va le déstabiliser. Soit ils vont se rebiffer soit ils seront agressifs et pourront vous taxer de rebelle ou d’irrévérencieux. Peu importe, mieux vaut être belle et rebelle, intelligent et arrogant. A vous d’oser protester et vous faire restituer dans votre dignité. »
Pr. Viviane Ondoua Biwole