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« C’était un diamant brut à développer » : Eric Roy se souvient du passage de Yassine Bounou à Nice

Avant de s’imposer en Espagne, le gardien titulaire du Maroc et de Séville, Yassine Bounou, a fait un petit détour par Nice. Eric Roy se souvient.

Le gardien marocain Yassine Bounou a fait plusieurs stages à l’OGC Nice quand Roy était le directeur sportif. Finalement ça n’a pas donné lieu à un contrat mais le dirigeant et désormais consultant RMC Sport se souvient très bien du gardien avec qui il est encore en contact.

Qui vous a conseillé Yassine Bounou?

C’était à l’époque où j’avais pris mes fonctions de directeur sportif en 2009-2010. De par mon réseau, on m’avait indiqué ce jeune gardien au Maroc qui avait des qualités, un potentiel à développer. J’avais beaucoup parlé avec son papa. Il ne faisait peut-être pas le travail spécifique pour sa progression et on avait convenu de le faire venir, je crois même avant ses 18 ans, au club. Donc on l’a eu quelques mois au centre de formation, avec les éducateurs, notamment Thierry Malaspina qui était à l’époque l’entraîneur du centre. Il a eu aussi Hugo Lloris a un moment donné et d’autres sortis du centre de formation de l’OGC Nice, qui a été un centre très prolifique sur ce poste là.

Qu’est ce qu’on disait de lui à cette période?

C’était un garçon de qualité, d’avenir, avec un gros potentiel donc forcément il nous a intéressé et on l’a gardé quelques mois. On l’a fait revenir pour une préparation avec les pros quand il a eu sa majorité pour voir comment il pouvait se situer vis-à-vis des autres gardiens de l’équipe professionnelle.

Il avait en effet fait ce stage estival à Albertville sous les ordres de Didier Ollé-Nicole…

Oui, il était venu à Albertville dans un stage d’avant-saison. On avait d’autres gardiens dont David Ospina qui est arrivé chez nous à 18 ans et s’est installé comme titulaire. Cette comparaison était difficile parce que David Ospina jouait déjà à 16/17 ans comme titulaire dans l’un des plus grands clubs de Colombie. Donc David était numéro 1, on avait des garçons qui sortaient du centre qui étaient des remplaçants. Il y a eu la réflexion entre des indemnités de formation à verser et faire passer devant un garçon qui venait de l’extérieur, de l’étranger. Ça a été un vrai débat mais à l’époque on avait pas les moyens qu’a Nice aujourd’hui. Le choix a été fait de faire confiance aux garcons du cru.

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David Ospina derrière s’est installé durablement dans les cages niçoises donc il y a pas des regrets?

Il y a toujours un peu de regret d’avoir eu un garçon sous la main et qu’il n’y ait pas eu d’unanimité. Certains croyaient vraiment en lui et d’autres un peu moins. Après quand tu es décisionnaire tu es obligé de faire le tri dans tout ça, par rapport à l’impact financier aussi. Tu as toujours des regrets d’avoir laissé passer un bon joueur, surtout qu’il était très attaché à Nice.

Il a gardé des contacts avec des éducateurs, moi aussi je suis toujours en contact avec lui et je le croise de temps en temps sur des matchs d’Europa League avec des matchs sur RMC Sport quand on a fait Séville. C’est toujours un plaisir de le voir et je sais qu’il a gardé beaucoup de tendresse pour le club.

Il s’est aussi acclimaté pendant plusieurs mois au football de haut-niveau dans le travail spécifique du poste qu’il faisait un petit peu moins au Maroc donc on lui a mis un peu le pied à l’étrier et c’est vrai que quelque part il avait déjà une petite formation en passant par chez nous avant d’aller à l’Atlético, le club qui l’a fait signer quelques mois plus tard.

Il s’est petit à petit imposé et là il est impressionnant sur cette Coupe du monde…

C’est déjà une valeur sure dans le championnat d’Espagne où il a été élu meilleur gardien l’année dernière. Quand on sait qu’il était face à des gardiens comme Thibault Courtois au Real Madrid donc c’est la preuve que… Pour nous qui suivons beaucoup sur RMC Sport les matchs de Coupe d’Europe de Séville, on sait que c’est un gardien de très grande valeur.

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Après voilà, c’est pas étonnant parce qu’au delà de la qualité sportive qu’il dégageait déjà, il avait une vraie personnalité, cette envergure, cette taille. On savait que c’était vraiment un potentiel, un diamant brut à développer. C’est ce qu’il a fait, forcément. Aujourd’hui, il récolte tous les fruits de son travail et ça fait vraiment plaisir parce que c’était un bon gamin au dela du fait que c’était un bon joueur.

Est-ce qu’on peut dire que ce sera un duel de gardiens niçois dans cette demi-finale?

Oui ! J’ai eu Thierry Malaspina au téléphone il y a quelques jours et je lui ai rappelé: il y a deux gardiens qui vont s’affronter en demi-finale de la Couep du monde que tu as entraîné à un moment donné. C’est un petit clin d’œil mais on ne va pas s’accaparer non plus les choses. Les grands joueurs le doivent d’abord à eux-mêmes, après il y a des gens qui sont sur leur chemin pour les aider. Nous, j’espère que ça a été le cas pour lui mais  ça fait toujours plaisir de voir qu’un garçon qu’on a côtoyé pendant un petit moment réussisse au plus haut niveau. Félicitations à lui parce que c’est surtout à lui et sa famille qui l’entourait bien, avec un contact familial apaisant qui ne partait pas dans tous les sens comme on le voit parfois aujourd’hui, et ça l’a certainement aidé pour la suite.

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