A Yaoundé tout comme dans certaines régions, l’absence de ce produit dans la majorité des stations- service est manifeste, à l’exception de quelques-unes où l’heure est au rationnement.
Il faut une bonne dose de patience pour traverser l’axe de la nouvelle route Bastos à Yaoundé où les embouteillages dictent leur loi depuis quelques jours. La « faute » à ces automobilistes qui accourent vers l’unique station-service qui s’y trouve, pour s’approvisionner en gasoil, produit dont la rareté est constatée depuis la fin de la semaine dernière. Hier, Hedgard Penda, chauffeur dans une entreprise de la ville, ne décolère pas.
Après ces heures d’attente, il s’est laissé dire qu’on ne peut pas lui vendre la quantité espérée. « J’ai dû attendre cinq heures pour avoir du carburant pour 5000 F seulement. Les pompistes ne vendent pas plus, parce qu’il faut que les autres puissent en avoir aussi », explique-t-il. C’est la même rengaine du côté de Mvog-Ada ou même au quartier Mendong, où les clients peinent à accéder à ce précieux liquide.
Si ces stations-service ont jusqu’ici la chance d’avoir du gasoil, dans l’essentiel des points de vente, ce n’est pas le cas. Du côté de l’axe Stade Omnisports-Total Ngousso, les pompes à gazoil sont tout simplement au régime sec.
« Nous n’avons aucun produit disponible ici, et nous ne savons pas à quelle date on pourra être livré », souligne Lucien Bepda, pompiste. Il en est de même dans cette autre station du carrefour Ngousso où les pompistes manipulent tout simplement leurs téléphones.
Ailleurs, seules les pompes sont visibles, les pompistes et autres responsables sont absents. Du côté d’Essos, l’équipe de CT n’a même pas eu le temps de se rapprocher de la station que, d’un geste de la main, elle s’est laissée dire qu’il n’y avait pas de carburant. La dizaine de chauffeurs regroupés dans un coin et s’adonnant aux causeries, lancent d’un air narquois, « Mon frère, apprêtez-vous à bien marcher dans la ville de Yaoundé aujourd’hui. Il n’y a pas de carburant dans l’essentiel des stations ». Oscar Ibouang, parent, lui, subit à sa manière cette pénurie.
« Mes enfants n’ont pas pu se rendre à l’Institut national de la Jeunesse et des Sports où ils étaient censés faire leur sport, parce que le chauffeur me fait savoir qu’il ne parvient toujours pas à trouver du gasoil dans la ville », déclare-t-il, la mine serrée.
A la Société camerounaise des Dépôts pétroliers (Scdp), une source interne affirme que cette situation résulte des difficultés d’approvisionnement, mais, que des mesures sont prises pour un retour progressif à la normale. En attendant, l’on note qu’il est de plus de plus aisé de circuler dans la ville de Yaoundé ces derniers jours.
Les automobilistes utilisant ce carburant ont tout simplement garé leur voiture et recourent désormais aux taxis et autre moyens de transport roulant à essence. La situation est similaire dans les autres région du Cameroun. Notamment dans le Littoral, l’Est, le Sud, l’Extrême-Nord, etc.
Cameroon Tribune
