À l’approche de l’introduction officielle du premier vaccin contre le paludisme au Cameroun, prévue pour le 22 janvier 2024, certaines familles expriment leur méfiance à l’égard de cette nouvelle mesure de santé publique. Des résidents, notamment dans les quartiers de Nsam et Odza à Yaoundé, ont fait part de leur refus catégorique de se faire vacciner, citant des inquiétudes quant aux conséquences potentielles du vaccin.
Un jeune du quartier Nsam a déclaré : « Je ne prendrai pas ce vaccin. J’ai appris qu’il peut avoir des conséquences pouvant conduire à la mort. On est né dans le paludisme, on va mourir à l’intérieur. Vaccin et consort ça ne nous intéresse pas. » Un sentiment similaire est partagé par Albert d’Odza, qui affirme : « Moi je ne vais jamais me vacciner. Ils sont venus avec le vaccin pendant la période Covid-19, nous avons refusé, maintenant ils viennent avec le vaccin contre le palu. Ils seront déçus. »
Cette résistance survient malgré la réception récente d’un lot de 331 200 doses du vaccin Mosquirix par le Cameroun, faisant du pays le premier en Afrique à recevoir le vaccin après les programmes pilotes au Ghana, au Kenya et au Malawi. Le ministère de la Santé publique a organisé des campagnes de communication pour sensibiliser les parents d’enfants amenés à être vaccinés.
Le médecin épidémiologiste Hemes Nkwa attribue en partie cette hésitation vaccinale à une augmentation de la désinformation sur les réseaux sociaux, soulignant des fausses informations sur la nécessité du vaccin et les potentielles conséquences mortelles.
Le ministre camerounais de la santé, Manaouda Malachie, a précisé que le premier lot de vaccins sera distribué à 42 des 203 districts sanitaires du pays, dans le cadre de l’effort national pour lutter contre le paludisme, une maladie endémique dans la région.