Les financements occultes venant de certains « satrapes », à l’instar de l’hon Cavaye Yeguie Djibril, que recevraient nuitamment les promoteurs de ces organisations, font craindre pour la sécurité du pays. Ces gros bonnets qui prônent aujourd’hui la reconquête du pouvoir suprême par le Grand Nord à tout prix et à tous les prix.
Le déferlement actuel sur la scène publique des organisations aux « habillages flous », à l’exemple de l’Association de la Communauté du Grand-Nord » (Acgn) et l’Und tous deux sous la férule de Mohammadou Bayero Fadil, ou du « Mouvement 10 millions de Nordistes » de Guibaï Gatama, devrait susciter de la prudence du côté des forces de défense et de sécurité camerounaises.
Déjà, nées alors que le débat sur la fin de règne du président, Paul Biya, bat son plein ; leurs responsables seraient, selon certaines sources, à la solde d’« un homme qui ayant échoué dans sa tentative de gérer la transition au sommet de l’Etat à partir du Sénat, à cause de la non acceptation de sa candidature par-son parti le Rdpc à l’élection sénatoriale, n’a jamais renoncé à sa volonté d’être au-devant de la scène politique en dépit de son âge très avancé.
Aujourd’hui, à défaut d’obtenir le pouvoir suprême, il cherche par tous les moyens le poste de vice-président. C’est bien du président de l’Assemblée nationale, l’honorable Cavaye Yeguie Djibril qu’il s’agit ». En tout cas, tenant un discours qui passe la rampe auprès ses partisans, lequel repose sur certaines allégations comme « la région de l’Ouest obtient tout du président de la République à cause de l’agitation du Mrc et que le chef de l’Etat a beaucoup de respect aujourd’hui pour les Anglophones en raison de la guerre dans le NoSo, et que le Septentrion est lésé et les populations croupissent dans la misère et sont utilisées pendant les consultations populaires comme le bétail électoral, le Pan amène les choses à s’activer en coulisses ».
Dans ce climat politique nauséabond où la manière et les méthodes visant à préparer la succession à la tête de l’Etat diffusent un parfum trouble, en même temps qu’on note de plus en plus des menaces potentielles d’une déstabilisation du pays attisée par des replis identitaires ; ne pas jouer le rôle de « gardiens de phares » ou de « sonneurs de cloches », comme on appelle les dénonciateurs sous d’autres cieux, rôle qu’on reconnaît d’ailleurs à la presse, serait donner une caution implicite à la conflagration du Cameroun.
Lorsqu’on le dit, on fait allusion à tous ces mouvements dont le déploiement sur la scène publique trahit des aspirations irréductibles aux desseins déclarés. Ce serait aujourd’hui le cas du « Mouvement 10 millions de Nordistes » du directeur de la publication du quotidien « L’œil du Sahel », Guibaï Gatama. Même si l’homme de médias annonce à travers sa plateforme une restructuration du septentrion. Aussi assure-t-il que son initiative est apolitique et vise à promouvoir les intérêts du grand Nord, ceci dans un esprit républicain. Une initiative louable et légitime pourrait-on dire. Mais qui serait cependant minée par l’éléphantesque soutien financier du président de l’Assemblée nationale, l’hon Cavaye Yeguie Djibril.
C’est pourquoi sans faire un procès d’intention à son organisation, il y a lieu d’émettre des doutes sur ses objectifs déclarés du fait des positions « ambiguës voire dangereuses » de la 3ème personnalité du pays, qui la soutiendrait à l’égard du régime de Yaoundé dont il fait pourtant partie. Le même raisonnement : on peut le tenir des mouvements dont est promoteur Mohommadou Bayero Fadil.
Il s’agit de l’Association de la communauté du Grand-Nord (Acgn) et l’Union nationale pour la nouvelle dynamique (Und). D’ailleurs, pour cet homme d’affaires et (ancien) militant du Rdpc, la volonté de se positionner dans le septentrion en faisant pendant aux traditionnels partis comme le Rdpc, l’Undp ou encore le Fsnc ne souffre aucune contestation.
Rassemblement villageois
« Ces mouvements mis en place par les Nordistes sont tous des mouvements politiques. Il nous souvient qu’il y a un peu plus de huit mois avant de lancer l’Und, le Pan avait reçu Bayero Fadil venu de Douala flanqué d’une forte délégation de ressortissants du grand-Nord résidant dans la capitale économique. C’était les bases de l’Und qu’on jetait. Régulièrement Bayero fadil est reçu par le Pari en toute discrétion. Quand il n’est pas reçu, c’est Amadou Ndottiwa, son conseiller spécial cumulativement avec ses fonctions de directeur de protocole, qui joue le relais avec le mouvement qui reçoit de moyens financiers. Quant a Guibaï Gatama, il est très proche du Pan qui le reçoit régulièrement et nuitamment en lui donnant aussi de gros moyens financiers.
Le Pan utilise donc les deux chevaux que sont l’Und et le Mouvement dix millions de Nordistes ». Pour lui le grand Nord devrait aussi revendiquer par des instruments comme ces mouvements, sinon ils n’auront rien. » Et d’ajouter : « C’est pourquoi, il (le Pan, ndlr) met tant de moyens. Et.il dit qu’il ne va jamais oublier ce que le régime lui a fait en 2013 quand il voulut aller au sénat pour dit-il se reposer et dernièrement quand on a voulu le sortir avec la circulaire du Rdpc qui limite les mandats à trois. »
A en croire donc cette source, avec l’avènement de ces mouvements à connotation régionale, on devrait s’attendre à de formes plus offensives de la revendication identitaire que celles du NoSo par exemple. On se retrouve ainsi de plain-pied dans une politique régionaliste avec ses effets néfastes sur l’unité nationale. La crise du NoSo avait démarré par des revendications corporatistes qui ont finalement viré à la sécession. Toutefois, l’on est en droit de se poser la question sur les chances de ces nouvelles organisations qui pratiquent l’exclusion et qui risquent de s’enfermer dans une idéologie fausse plongeant ses racines dans le poids politique en termes du nombre de votants que le septentrion compte.
Aujourd’hui par exemple, les promoteurs du « Mouvement 10 millions de Nordistes » et de l’Acgn » se sont aliénés la sympathie de certains ressortissants du grand-Nord, à l’exemple des ministres Ibrahim Talba Malla et Alamine Ous-marte Mey, ou encore du Sg du Mindef Kamsouloum Saïd, ces membres de la fine fleur de l’élite nordiste qui seraient considérés par leur « mentor » de Pan comme des ennemis à abattre. C’est d’ailleurs pourquoi un digne fils du septentrion ne cache pas sa désolation face à ces initiatives de ses frères.
« Je voudrais dire à ceux qui pensent ainsi de se détromper, les peuples du Nord ne connaissent pas l’autochtonie, ce mot abject qui fait la fierté des suprématistes du régime. Nous sommes un peuple qui voyage et qui fait des affaires et donc affronte le brassage avec humanisme et sagesse. S’ils espèrent rassembler les Nordistes dans un projet régionaliste, c’est un rêve et il faut bien qu’ils choisissent une autre voie. Le Cameroun a besoin d’une vision nationale et non d’un rassemblement villageois pour quelque poste (.. .) J’appelle mes frères à rêver grand », déclare-t-il. A suivre
Source: Le Zénith
