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Bras de fer entre Nintcheu et Atanga Nji à l’approche de la présidentielle

L’opposant politique incendiaire, l’honorable Jean-Michel Nintcheu, a promis d’affronter l’audacieux ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, à l’approche de l’élection présidentielle de cette année.

L’ancien député du Front social-démocrate (SDF) a proféré ce que beaucoup qualifient de contre-menaces, après la déclaration d’Atanga Nji du 4 mars, promettant une répression impitoyable contre les politiciens qui, selon lui, menacent de perturber le scrutin présidentiel de cette année.

Avant que le public ne puisse digérer l’impact des déclarations d’Atanga Nji, Nintcheu, dans un article détaillé, s’est dit prêt à mettre un terme à ce qu’il qualifie de menaces constantes du patron du MINAT envers les dirigeants des partis politiques d’opposition.

Il a qualifié Atanga Nji de « ministre de la provocation nationale », insistant sur le fait que le moment était venu pour l’homme fort du MINAT de recevoir les mêmes menaces qu’il a proférées contre les politiciens et d’autres secteurs de la société camerounaise.

M. Nintcheu a déclaré qu’à l’avenir, il s’agirait d’une riposte immédiate à toute menace de ce type de la part d’Atanga Nji.

Ce député au ton véhément a déclaré que les manières d’Atanga Nji à la tête du MINAT laissent penser qu’il pourrait ne pas être responsable devant le chef de l’État, Paul Biya, et le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Joseph Dion Ngute.

M. Nintcheu a également émis l’hypothèse que si tel n’était pas le cas, le régime pourrait utiliser Atanga Nji pour mettre en œuvre sa stratégie visant à se maintenir au pouvoir alors que les Camerounais aspirent au changement.

Selon Nintcheu, Atanga Nji se montrant au-dessus de sa hiérarchie et même des tribunaux, la situation ne sera plus la même lorsqu’il réagira à ses interventions.

« Le ministre de l’Administration territoriale… puisqu’il n’est manifestement plus susceptible d’être jugé par les tribunaux camerounais, sachez que désormais, nous répondrons à ses outrages ! » a écrit Nintcheu, ajoutant : « Désormais, il y aura une réponse. Une réponse à la hauteur de son ton, de son arrogance et de ses provocations. »

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« La politique, pas pour les clowns »

Sous-entendant que les sorties répétées d’Atanga Nji sont déplacées, Nintcheu a affirmé que « …la politique est une affaire sérieuse qui traite de sujets graves. Elle n’est pas un refuge pour les clowns. »

L’opposant a ajouté que « la clownerie devrait être confinée aux théâtres ; elle n’a pas sa place sur la scène politique, surtout en cette année électorale cruciale ».

Jean Michel Nintcheu a laissé entendre que les agissements d’Atanga Nji sont plutôt dégradants pour l’État et ses citoyens. Une telle voie, a-t-il soutenu, est celle que la population « a le devoir d’empêcher fermement » le pays de s’engager.

Atanga Nji accusé d’usurpation d’ELECAM

Toujours dans son article, Nintcheu, s’appuyant sur le Code électoral, accuse le ministre de l’Administration territoriale d’avoir usurpé le rôle d’ELECAM, l’organisme de gestion des élections.

Il a soutenu qu’étant donné qu’ELECAM est légalement indépendant et autonome, le MINAT et les tribunaux ne peuvent intervenir dans les questions électorales qu’à la demande de l’organisme de gestion des élections.

Nintcheu a été catégorique : « Le ministre de l’Administration territoriale s’est illégalement approprié les pouvoirs et prérogatives d’ELECAM ».

Citant l’article 4 (1) du Code électoral, qui détaille les responsabilités d’ELECAM, Nintcheu a affirmé qu’Atanga Nji a placé ELECAM sous son contrôle et qu’il dirige les opérations.

Il a remis en question l’indépendance d’ELECAM lorsque le ministre de l’Administration territoriale contrôle ses activités.

Silence d’Atanga Nji sur d’autres sujets

L’honorable Nintcheu a reproché à Atanga Nji d’avoir attaqué à plusieurs reprises l’opposition, tout en restant muet sur d’autres sujets.

Il a cité l’enlèvement du sous-préfet d’Idabato, Roland Ewane ; les récentes manifestations dans la région de l’Extrême-Nord, où certains habitants ont failli lyncher le gouverneur, ainsi que l’irritation de certains dirigeants locaux lors de la visite du ministre d’État et secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.

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La situation actuelle, a-t-il déclaré, montre que le ministre craint la vague de changement qui s’abat sur le pays. Cela, selon lui, empêche Atanga Nji de dormir.

Allégations d’un stratagème visant à exclure les opposants du scrutin

Compte tenu des sorties répétées du patron du MINAT, Nintcheu a déclaré y voir un stratagème visant à exclure des acteurs politiques clés de l’élection présidentielle de 2025.

Il a accusé Atanga Nji d’ingérence dans le fonctionnement des partis politiques dans le but ultime d’exclure les opposants politiques de la prochaine élection présidentielle.

Montée de la haine et de la xénophobie

Nintcheu, président du Front pour le changement au Cameroun (FCC), a déclaré que le régime de Biya était, depuis 43 ans, à l’origine de discours de haine, de xénophobie et de tribalisme à travers le pays.

Il ne reste plus au régime, a-t-il déclaré, « qu’à capituler, car toute comédie qui dure trop longtemps finit toujours par tourner au drame ». La meilleure solution pour le système, a-t-il suggéré, est de « quitter le pouvoir par les urnes ».

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