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Au Soudan, al-Burhane et Dogolo règlent leurs comptes dans le sang

À Khartoum, alors que les forces paramilitaires de Mohamed Hamdan Dogolo et l’armée soudanaise s’affrontent, le bilan humain est déjà extrêmement élevé.

Une centaine de civils morts et des combats qui n’en finissent plus. Alors que, en théorie, le Soudan devait débuter sa transition qui devait amener les civils à reprendre un jour le pouvoir, deux hommes en ont décidé autrement : d’un côté, le président Abdel Fattah al-Burhane, qui dirige l’armée régulière du pays ; de l’autre, son numéro 2, le vice-président du Conseil de souveraineté de transition, Mohamed Hamdan Dogolo. Ce dernier, à la tête des Rapid Support Forces (RSF), plusieurs milices que le général voulait intégrer de façon durable à l’armée régulière.

C’est, depuis plusieurs mois, ce qui bloque la signature d’un accord-cadre. Et ce qui a mis le feu aux poudres entre al-Burhane et « Hemeti », comme on surnomme Dogolo. Résultat : ces dernières heures, les RSF ont pris position dans Khartoum et dans plusieurs autres villes du pays. De quoi laisser craindre des violences armées entre les paramilitaires et les militaires. Autrement dit, Hemeti tente de prendre le pouvoir.

Ce dernier, après le début des combats, a d’ailleurs pris la parole. Sur la chaîne qatarie al-Jazira, le général a estimé que son président n’était qu’un « criminel ». Plus tôt, il avait déjà assuré que le régime avait commis des erreurs en réintégrant des hommes de l’ancien régime d’Omar el-Béchir. De son côté, al-Burhane accuse Hemeti de gérer « une milice soutenue par l’étranger ». Dogolo avait disposé récemment ses forces spéciales en République centrafricaine et dispose du soutien de plusieurs pays, dont les Émirats arabes unis.

Inquiétudes

Le feu a été mis aux poudres ces dernières heures. Les combats ont déjà fait au moins cent morts chez les civils. De quoi inquiéter la communauté internationale, déjà atterrée par la situation au Tigrée. Les autorités saoudiennes avaient, peu avant le début des combats, dépêché des émissaires sur place pour tenter de discuter avec Hemeti. Sans succès.

Ce lundi matin, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a demandé aux deux parties « de donner la priorité à la paix, de mettre fin aux combats et de reprendre les négociations ». Car selon lui, l’instabilité pourrait se propager. « Il y a une forte inquiétude partagée au sujet des combats, de la violence qui sévit au Soudan, de la menace que cela représente pour les civils, pour la nation soudanaise et même potentiellement pour la région », estime Blinken.

Après trois jours de combats, quel sera l’issue au Soudan ? Si Hemeti prend le pouvoir, il a promis à demi-mots qu’il entamerait une transition plus conforme aux attentes du peuple. Mais il reste un militaire. Et des négociations avec les différentes forces devront reprendre, quitte à faire durer encore un peu plus la feuille de route. En attendant, les États-Unis demandent un cessez-le-feu immédiat. Comme leurs partenaires, ils voient dans ces affrontements le gâchis de négociations qui avaient l’air de pourtant bien se passer.

Le Journal de l’Afrique

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