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Au Sénégal, Ousmane Sonko en fait-il trop ?

Mise en scène de son procès, dénonciation d’une tentative d’assassinat et appel à la grève… L’opposant sénégalais Ousmane Sonko fait tout pour que l’on parle de lui. Mais, à un an de la présidentielle, n’est-il pas parti un peu trop tôt ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Ousmane Sonko a appris à maîtriser sa communication. La preuve avec la politisation d’un procès pour des accusations de viols qui, en temps normal, aurait dû rester dans la rubrique faits divers des journaux. Il faut dire que l’opposant à Macky Sall maîtrise très bien les médias et les réseaux sociaux. On se souvient comment, il y a deux ans, il avait mis en scène son trajet vers le tribunal. Ayant décidé de se rendre de son propre chef chez les juge, Sonko avait diffusé, sur ses réseaux sociaux, un live de sa journée judiciaire. Et au vu du désordre qu’il avait provoqué, l’opposant avait été arrêté, accusé de « troubles à l’ordre public ».

Depuis, Ousmane Sonko utilise à peu près à chaque fois la même stratégie : pour une autre affaire, de diffamation cette fois, contre le ministre du Tourisme, l’opposant a mis en scène son trajet vers le tribunal. Décidant de contourner l’itinéraire de la police pour emprunter le sien. Et, bien sûr, se laissant filmer en pleines joutes avec les forces de l’ordre. « À chacune de ses sorties, Sonko appelle au calme d’un côté, tout en haranguant ses partisans de l’autre, affirme un spécialiste de la politique sénégalaise. Aux yeux des médias internationaux, il apparaît comme un pacifiste qui serait harcelé par le pouvoir, sur lequel il met une pression perpétuelle ».

Appels à la grève et à la désobéissance civile

Mais ces derniers jours, Ousmane Sonko en a peut-être un peu trop fait… Le patron des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) affirme en effet avoir été victime d’une tentative d’assassinat et accuse directement Macky Sall. Sonko assure avoir dû être hospitalisé pendant cinq jours après avoir inhalé des gaz lacrymogènes lors de son voyage vers le tribunal. Le président sénégalais, écrit Sonko, « se livre ouvertement à une énième tentative d’assassinat sur ma personne ». Si l’opposant attend les résultats des prélèvements effectués par ses soins, difficile d’imaginer de telles pratiques au Sénégal.

Ousmane Sonko pourrait d’ailleurs ne jamais publier de résultats d’analyses. Et sa sortie concernant une supposée tentative d’assassinat pourrait simplement faire partie d’une stratégie : celle d’apparaître comme la personne à abattre et ainsi de préparer une éventuelle inéligibilité pour la présidentielle. Sonko montre qu’il sait mobiliser et prévient qu’il sera prêt à tout en cas d’absence lors de la campagne à venir. D’ailleurs, il n’a pas hésité à appeler à une grève générale de deux jours, voire à la désobéissance civile. Une sortie qui tranche avec ses habituels appels au calme : Macky Sall, dit-il, « doit comprendre que le pays ne lui appartient pas. Il n’a pas hérité du Sénégal, on le lui a juste confié. Pas plus ».

Le Journal de l’Afrique

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