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Au Cameroun, la difficulté d’accès à la propriété foncière pour les femmes est une réalité

Seulement, dans un contexte où la sécurité alimentaire repose sur la femme, lui donner des droits précaires sur la terre fragilise la femme, la famille et l’ensemble de la communauté, d’après une étude conduite par un consortium d’organisations de la société civile dans le cadre du projet Landcam.

Au Cameroun, les femmes qui veulent avoir ia propriété foncière éprouvent toute sorte de difficultés, relève une enquête conduite dans le cadre du projet Landcam qui vise à sécuriser les droits liés aux terres et aux ressources et améliorer la gestion des zones forestières. Elles sont pourtant utilisatrices de la terre et pilier du développement agricole.

Mais de façon générale, elles n’ont pas un accès égal à cette ressource avec les hommes. De même qu’elles n’exercent aucun contrôle sur les terres qu’elles exploitent. Bien que les situations soient variées, observe cette étude, elles ont en majorité des droits coutumiers restreints et provisoires sur les terres, notamment en zone rurale.

« La toi permet à toutes tes femmes qui te peuvent d’acheter ta terre, et d’en être propriétaire. Mais dans tes traditions, en observant tes pratiques sur te terrain, effectivement ta difficulté d’accès à ta propriété foncière pour tes femmes est une réalité dans la plupart de nos régions. Cela vient du fait que traditionnellement, tes communautés sont propriétaires de ta terre et veulent préserver l’intégrité du patrimoine foncier », explique Samuel Nguifo du Centre pour l’Environnement et le développement (CED), l’une des organisations ayant réalisé l’étude susmentionnée avec le Réseau de lutte contre la faim (Relufa) et l’Institut International pour l’Environnement e le Développement (MED).

La raison principale de cette situation est que : « La femme étant appelée à se marier en dehors de sa communauté, lui donner la propriété foncière ne permet pas qu’elle puisse en jouir véritablement jusqu’à la fin de sa vie ». Au grand dam de sa Majesté Robinson Tanyi du Réseau des chefs traditionnels (Rectrad), la tradition, les coutumes et leurs dépositaires sont ainsi présentés comme des obstacles à l’accès à la terre par les femmes.

Toutefois, « dans certaines régions, où le mariage par exempte entre cousins était permis, il n’y avait pas de problème à ce que ta femme puisse être propriétaire de ta terre sur le plan coutumier parce que la terre restait dans le patrimoine familial, communautaire », ajoute Samuel Nguiffo.

Profiter de la réforme foncière en cours

Selon ce dernier, des solutions existent pour mettre un terme à la situation décriée. En effet, au Cameroun, le constat de l’importance de la femme dans les stratégies de production est clair. Dans toutes les régions, la sécurité alimentaire repose sur la femme. Aussi, donner des droits précaires sur la terre à la femme fragilise la femme, la famille et l’ensemble de la communauté. La loi est impersonnelle et non-discriminatoire.

De ce fait, elle protège la propriété foncière de manière générale notamment quand elle est immatriculée avec un propriétaire. Mais ce qui fait problème, ce sont les 80% de terre au Cameroun qui ne sont pas encore immatriculée, qui sont essentiellement des terres rurales et qui sont utilisées tous les jours par nos mères, épouses, soeurs pour produire mais sur lesquelles elles n’ont pas la propriété foncière sur le plan coutumier.

« L’opportunité aujourd’hui, c’est que nous avons bien compris le problème tel qu’il se pose dans les différentes régions et secteurs et que nous sommes dans un contexte de réforme foncière en cours, on peut donc formuler des propositions qui permettrait aux pouvoirs publics de tenir compte un peu plus des attentes des femmes et de la nécessité de trouver une solution à cette question épineuse ».

C’est tout le sens de l’atelier national multi-acteurs organisé le jeudi 03 mars à Yaoundé avec pour objectif de présenter un diagnostic de la situation des droits fonciers des femmes au Cameroun, les principales contraintes ainsi que les actions prioritaires visant l’amélioration de ces droits fonciers.

Une trentaine de participants y ont pris part à savoir : les partenaires techniques et financiers dont les humanitaires, les représentants des ministères impliqués (Minas, Minproff, Mindcaf, Minepat, Minée, Minader), les parlementaires, chefs traditionnels et les leaders communautaires (hommes/femmes), etc. Egalement des représentants des peuples autochtones où d’après Solange Ngo Bakoumé, la situation de la femme est doublement précaire en raison de leur vulnérabilité.

Le Messager

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