Leon Theiller Onana, conseiller du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) à Monatele, dans le département de la Lekie, région du Centre, a lancé un appel à la réforme du parti sous la direction du président Paul Biya.
Onana insiste sur la nécessité pour le président de reconstruire le RDPC avant de quitter le pouvoir, estimant que l’avenir du parti repose sur l’implication des jeunes, souvent marginalisés.
Dans une déclaration claire, Onana affirme que le changement doit venir de l’intérieur du RDPC. Il refuse de rejoindre l’opposition, qu’il qualifie de contre-productive, et préfère exprimer ses préoccupations au sein du parti.
« J’ai choisi d’exprimer ces préoccupations au sein de notre parti pour éviter de rejoindre une opposition contre-productive, car ma conviction est que le changement viendra de nos rangs », a-t-il déclaré.
Onana distingue la critique de la vie interne du parti de celle de la gouvernance du pays, précisant que ceux nommés par le président pour diriger le pays l’ont trahi.
Le mécontentement à l’égard du président Paul Biya, âgé de 92 ans, se fait de plus en plus entendre, non seulement dans l’opposition, mais aussi parmi les militants du RDPC. Récemment, dix militants ont appelé le président à se retirer avant les élections présidentielles de 2025.
Onana, dans une lettre ouverte, exhorte Paul Biya à reconstruire le RDPC avant sa retraite bien méritée, rappelant que le Cameroun fonctionne actuellement dans un contexte de dérive où les responsables du parti gèrent les positions gouvernementales comme des propriétés privées.
Selon Onana, les jeunes du parti sont réduits au silence dans ce contexte. Il critique les discours du président sur l’égalité des chances, les qualifiant de simples paroles sans actions concrètes. Il déplore également le fait que le RDPC serve de cimetière politique pour les jeunes, dominé par des responsables corrompus.
Onana rappelle que de nombreux jeunes camarades ont été contraints de quitter le parti pour rejoindre l’opposition, soulignant que l’émergence de jeunes acteurs politiques en 2018 n’a profité qu’à ceux en dehors du RDPC. Il qualifie l’aile jeunesse du RDPC de subjugée, opprimée et presque inexistante dans le débat politique.
Enfin, Onana rappelle à Paul Biya qu’il est devenu président à l’âge de 49 ans après avoir occupé des postes élevés dès l’âge de 26 ans. Il souligne l’urgence d’une réflexion sérieuse au sein du RDPC à l’approche des prochaines élections, avertissant que, malgré une faible probabilité, le parti pourrait perdre les élections de l’année prochaine en raison des quatre décennies de règne de Biya.
Onana conclut en appelant à une réévaluation des jeunes occupant des postes au sein du RDPC, dans le but de revitaliser le parti et de s’assurer que le RDPC reste compétitif dans l’arène politique moderne.
