fbpx

Cameroun Actuel

Transport urbain à Yaoundé : Stecy veut reprendre l’activité malgré la résiliation de son contrat

Le 17 février 2023,  le Maire de la ville de Yaoundé, Luc-Messi Atangana, a décidé de résilier le contrat de la Société de transports et équipements collectifs de Yaoundé (Stecy SA),  entreprise qui était jusqu’à la  en charge du transport de masse par bus dans la capitale camerounaise, a-t-on appris du rapport sur les coûts des risques budgétaires générés par les projets exécutés en PPP qu’a publié le ministère des Finances. Luc-Messi Atangana adosse sa décision à «un certain nombre de manquements par la Stecy à ses obligations contractuelles », précise  le document du Minfi. 

Motif, qui cadre avec les accusations émises par le ministre des transports en 2021. Le membre du gouvernement reprochait à  la compagnie de transport,  de sous-traiter ses locaux et son matériel à un opérateur de transport interurbain clandestin. 

« Le ministre des Transports a saisi le directeur général de la Stecy, aux fins d’exiger la cessation immédiate de l’activité de cette compagnie clandestine dans les locaux de la société dont il a la charge. Cependant, en dépit de ce rappel à l’ordre, Tourismo Express continue d’exercer allègrement ses activités, au mépris de la réglementation en vigueur », expliquait le ministre des Transport dans son communiqué du 2 juin 2021.

A cela, s’ajoute une plainte déposée le 23 juillet 2021, auprès de l’inspection du travail  par le collectif des ex-employés de la Stecy. Celui-ci dénonçait des licenciements abusifs de la part du transporteur. Ainsi qu’en décembre 2022, le Maire de la ville de Yaoundé, a lancé un avis à manifestation d’intérêt pour la sélection d’opérateurs de transport public urbain de voyageurs par autobus.

Selon l’appel d’offres, le réseau devra être constitué de 141 autobus de plus de 50 places et desservir 13 lignes d’un linéaire de 169 km. A en croire une source contactée par EcoMatin à la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), à date,  seules 6 entreprises ont déjà  soumissionné parmi celle-ci l’entreprise Stecy. «  Les sociétés sont libres de soumissionner  à cet appel d’offres. Nous allons retenir l’entreprise qui propose des meilleures offres», indique notre source.

La candidature de la société de transport intervient dans un contexte où cette dernière a affiché des manquements dans la mise en œuvre de ce projet. De plus,  l’État du Cameroun pourrait payer jusqu’à 2 milliards de FCFA à Stecy SA pour rupture de contrat. « Au cas où la résiliation serait confirmée, l’État pourrait être amené à verser à la Stecy une indemnisation d’un montant de 2 milliards de FCFA, d’après une évaluation effectuée », détaille le document du Minfi.

Toutefois, le gouvernement  entend poser des bases solides « pour ne pas se retrouver dans la même situation que celle de Stecy, nous allons élaborer des clauses contractuelles bien précises afin que l’entreprise retenue sache ses prérogatives afin d’éviter des lourdeurs à l’exécution du projet. Il  faut préciser que  le sur dossier d’indemnités que l’Etat pourrait payer  et la reprise de ses  activités sont des cas appart», poursuit notre source.  celle-ci ne lève pas le voile sur la période de redémarrage du projet mais précise cependant que le processus est en bonne voie.

Les activités de la filiale du groupe portugais Eximetrans Irmaös/Mota ont officiellement été lancées le 25 mars 2017. La compagnie Stecy S.A  est née des cendres de la défunte société « Le Bus », elle-même descendant de son ancêtre, la Société des transports Urbains du Cameroun (Sotuc).

Arrivée en 2006 dans un contexte marqué par une croissance démographique exponentielle des villes camerounaises, « Le Bus » s’était donné pour mission d’assurer la mobilité des personnes dans la ville de Yaoundé sur de longues distances et à un prix relativement réduit de 150F, l’Etat devant subventionner une partie des coûts. Mission qu’il n’accomplira pas toujours dans les délais, et outre le non reversement de ces subventions, l’entreprise sera également confrontée à la vétusté de son parc automobile.

Eco Matin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi