Les besoins de financements de la Stratégie nationale de développement (SND 30) au Cameroun s’élèvent à 88 000 milliards de FCFA. Cependant, l’Etat ne peut mobiliser à lui-seul, la totalité de cette enveloppe. D’où la nécessité de recourir aux financements intérieurs et extérieurs y compris ceux de la diaspora et des partenaires techniques et financiers, multilatéraux, bilatéraux et commerciaux.
C’est dans cette perspective que le gouvernement représenté par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire Alamine Ousmane Mey, et Zhu Chunyu, Directeur général de la Silk Road Investment Fund (Fonds chinois qui intervient dans les projets d’investissement, SRIF) ont signé un mémorandum d’entente le 29 mai 2023 à Yaoundé.
En effet, la Silk Road Investment Fund (SRF) s ‘engage à mettre à la disposition de l’Etat camerounais, un montant initial de 30 milliards de dollars soit environ 18 337, 2 milliards de FCFA pour la réalisation des projets. Calculette en main, cette contribution représente les 21% des besoins financiers de la première puissance économique de la Cemac pour atteindre ses objectifs de développement dans sept ans. A noter que l’on observe une forte concentration des besoins en financement dans le secteur des infrastructures (31,7%) suivi du secteur rural (23,8%), de la santé (18,5%) et des industries et services (14,1%).
Pour Alamine Ousmane Mey, le financement de SRF est appuyé par diverses institutions de renommée en Chine telles que Eximbank (dont le Cameroun est débiteur à hauteur de 2 103,4 milliards de FCFA à fin mars 2023, Ndlr), China of Development Bank et China Construction Bank.
« La signature du Memorandum of Understanding(MoU) est probablement la démarche concertée entre les parties pour l’identification de projets à fort potentiel provenant tant du secteur public que du secteur privé », a ajouté le membre du gouvernement.
Faut-il le relever, ces ressources financières de la Chine (premier créancier bilatéral du Cameroun à fin mars 2023 selon la CAA) constituent le premier gros apport extérieur pour la réalisation des projets dans le cadre de la SND 30. Il s’agit donc d’une bouffée d’oxygène pour le gouvernement camerounais qui éprouve très souvent des difficultés à capter des financements. La preuve, dans le cadre du Plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest lancé en 2018, le pays n’a pu mobiliser à date, que les 21% du budget estimé à 154 milliards de FCFA.
Pour mémoire, le pays table sur un taux de croissance moyen de 8% en 2030. L’atteinte de ces objectifs dépend entre autres, de la réalisation des projets pour plus de 37 500 milliards de FCFA et le parachèvement de ceux en cours à concurrence de plus de 50 000 milliards de FCFA, apprend-t-on du Minepat.
Eco Matin
