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Ruse: leurs faux actes de naissance leurs font perdre l’héritage paternel

Ils se sont faits établir de faux actes de naissance pour réduire leurs âges et poursuivre leurs études. Devant le tribunal où ils veulent hériter des biens de leur père, il apparaît qu’ils sont nés après le décès du défunt.

Doris et David ne pourront pas bénéficier du patrimoine laissé par leur défunt père. Et pour cause, ils se sont fait établir de nouveaux actes de naissance après le décès de Pierre, leur géniteur, dans le but de réduire leurs âges respectifs.

Seulement, ce faux est aujourd’hui à l’origine de leurs déboires. Au regard des documents inclus dans le dossier de la procédure, le tribunal estime qu’ils ne peuvent pas rentrer dans la succession du défunt.

Ils sont pourtant arrivés très tôt ce matin de mercredi 22 mars 2020 dans la salle d’audience du Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé, accompagnés de leurs membres de famille. Dès l’appel du dossier, tous se sont rapprochés du prétoire. Il s’agit d’une procédure de jugement d’hérédité introduite par François, fils aîné de Pierre, défunt militaire.

Ce dernier est décédé en 1998 laissant une veuve, prénommée Monique, et quatre enfants, à l’époque mineurs. L’homme a également laissé des terrains et un compte bancaire fourni. Peu de temps après son décès, sa veuve a été contrainte par sa belle-famille de quitter le domicile conjugal C’est ainsi qu’elle a trouvé refuge chez ses parents avec sa progéniture.

22 ans après

Cependant, Monique a entamé une procédure de jugement d’hérédité de son défunt époux devant un tribunal, mais, son dossier n’a pas abouti à cause de l’absence des noms et signatures des membres de sa belle-famille dans le procès-verbal de conseil de famille. Face à cette difficulté, la dame a abandonné le procès.

En 2015, Monique a rejoint son époux au pays des morts. 22 ans après le décès de leur père, les enfants de Pierre ont décidé de ressusciter son dossier. Ils ont réuni tous les membres des deux familles, et un procès-verbal de conseil de famille a été dressé. Dans ce document qui a été présenté au tribunal tous les quatre enfants de Pierre ont été reconnus cohéritiers.

François et Tatiana, les deux aînés de la fratrie ont été désignés coadministrateur de la succession. Aucun témoin n’a contesté les résolutions prises lors du conseil de famille. Tout se passait comme prévu, jusqu’à ce que le tribunal décèle quelques irrégularités dans certains documents qui ont été présentés.

Il s’agit des actes de naissance de Doris et David, les deux derniers enfants présumés de Pierre. Dans l’acte de naissance de Doris, le nom de Pierre figure comme père de l’enfant, alors que cette dernière est née en Juin 1999, plus d’un an après la date de décès du défunt.

L’acte de David renseigne quant à lui qu’il est né en février 2000, c’est-à-dire, deux ans après le décès de son géniteur. «Comment expliquez-vous cela? Le défunt est-il sorti de sa tombe pour faire les deux enfants-ci? Ou alors les a t-ils reconnus dans sa tombe? » s’est interrogé le juge.

Retard scolaire

Pris de panique, Doris et David sont passés aux aveux complets. Doris a expliqué au tribunal qu’elle a elle-même refait son acte de naissance dans le but de diminuer son âge et de paraître jeune. « Après le décès de notre mère, j’ai eu un retard scolaire. J’ai coupé mon âge pour fréquenter normalement.

L’âge contenu dans mon premier acte de naissance ne coïncidait pas avec mon niveau scolaire. Seulement, je ne connaissais pas les conséquences que ce faux acte aura à l’avenir», a-t-elle déclaré. David a quant à lui, expliqué que c’est son oncle paternel qui s’est chargé de refaire son nouvel acte à son insu. Il a déclaré que c’est en classe de troisième qu’il a découvert ce document, qu’il utilise aujourd’hui.

«vous ne pouvez plus faire partie des héritiers de Pierre. Il est impossible qu’il soit votre père. Un mort ne fait pas les enfants. Seuls les aînés peuvent bénéficier de son patrimoine. Vos actes sont apocryphes», a soutenu le tribunal. L’affaire a été renvoyée au 8 avril 2020 pour l’enquête du ministère public.

Source: Kalara

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