La scène du crime a été reconstituée ce 14 août 2024 à l’hôpital Baptiste d’Ekoumdoum, Yaoundé, par Dorothée Leaticia Nyintang, la principale suspecte dans l’affaire du vol d’un nouveau-né.
Sous la supervision du procureur de la République Luc Ndi Ndi et du commissaire divisionnaire Michelle Mindjom, la suspecte a révélé, devant la presse, les détails troublants de son acte commis dans la nuit du 1er au 2 août 2024.
Au cours de la reconstitution, Nyintang a confirmé avoir profité de l’absence momentanée de la mère du nourrisson pour exécuter son plan. Elle a également détaillé son parcours à l’intérieur de l’hôpital, expliquant comment elle avait réussi à tromper la vigilance du personnel médical et des autres patientes présentes dans la chambre.
Cependant, plusieurs zones d’ombre persistent, notamment la possibilité de complicités au sein de l’hôpital et la question de savoir si cet acte était son premier délit. Les autorités judiciaires ont assuré que l’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur cette affaire.
L’arrestation de Dorothée Leaticia Nyintang a été rendue possible grâce à une ruse de la police qui l’a attirée dans un autre hôpital en lui faisant croire à une campagne de vaccination pour les nouveaux-nés. C’est ainsi qu’elle s’est présentée avec le bébé volé et son concubin. Après son arrestation, elle a tenté de justifier son acte en affirmant qu’elle avait donné naissance à un enfant mort-né, une version que l’enquête a rapidement démentie.
Les enquêteurs ont découvert que Nyintang avait falsifié des documents pour se faire passer pour une femme enceinte ayant accouché. Si elle n’avait pas été arrêtée, elle aurait pu faire enregistrer le bébé volé comme le sien, créant ainsi une fausse déclaration de naissance.
L’affaire prend également une tournure complexe avec les déclarations du concubin de la suspecte, le dénommé Tamsu, qui prétend ne pas avoir été au courant de la supercherie, bien qu’il vivait sous le même toit que Nyintang.
Le 3 août dernier, le vol du nourrisson avait déclenché une vague d’indignation dans tout le pays. Heureusement, après quelques jours de recherches intensives, le bébé a été retrouvé sain et sauf à Nkoabang, dans un autre hôpital où Nyintang l’avait emmené pour des soins.
Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la sécurité dans les hôpitaux et met en lumière les failles du système de surveillance qui ont permis à un tel acte de se produire.
