Les tensions montent parmi les dirigeants séparatistes de la diaspora face au projet de confinement des régions anglophones du Cameroun avant l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
Mark Bareta, militant séparatiste réputé basé à Birmingham, au Royaume-Uni, a appelé les électeurs des régions anglophones à aller voter. Ses propos font suite aux excuses publiques d’Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre du gouvernement du président Paul Biya, pour ses déclarations passées sur la crise anglophone lors de son meeting de campagne à Bamenda.
« Tchiroma demande pardon. Sur le plan humain, c’était réconfortant et encourageant d’entendre Tchiroma s’exprimer à Bamenda, implorant pardon pour son rôle et ses déclarations au plus fort du conflit », a déclaré Bareta sur sa page Facebook.
« Je crois que notre peuple, après près de trois semaines de confinement, mérite ce moment de rire et de plaisir. À partir du lundi 6 octobre, les activités reprendront jusqu’au 14 octobre, date à laquelle le confinement se poursuivra. Que Dieu bénisse l’Ambazonie », a-t-il ajouté.
Cependant, Asu Lucas, porte-parole du Conseil de gouvernement d’Ambazonie (AGovC), a lancé un avertissement sévère aux habitants, annonçant un confinement strict dans les régions anglophones.
« Faites des réserves de nourriture chez vous, allez chercher de l’eau et achetez des médicaments pour une semaine, car du 6 octobre au 12 octobre, Ambazonie sera une ville fantôme », a déclaré Lucas.
« Ne dites pas qu’on ne vous a pas prévenus », a-t-il averti, ajoutant que cette décision est soutenue par Sisiku Ayuk Tabe, le chef séparatiste actuellement détenu à la prison de Kondengui.
L’AGovC est depuis longtemps accusée de violations des droits humains et d’attaques contre des civils dans les régions anglophones – des actes qui ont coûté des vies et détruit des biens.
Le 24 septembre 2025 marquait le premier anniversaire de l’arrestation en Norvège du leader de l’AGovC, Ayaba Cho Lucas, accusé d’incitation à commettre des crimes contre l’humanité.
À l’approche des élections, des questions persistent quant aux véritables objectifs des séparatistes. Si les élections demeurent la seule voie démocratique vers un changement de direction – et éventuellement une résolution de la crise anglophone –, pour qui ou pour quoi des groupes comme l’AGovC se battent-ils réellement ?
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