Les premières fuites issues de la Commission nationale de recensement général des votes font déjà vaciller le climat politique camerounais.
Selon Parfait Mbvoum membre de la commission nationale de recensement général des votes, les chiffres provisoires attribueraient 52 % des suffrages au président sortant Paul Biya contre 39 % à Issa Tchiroma Bakary, son principal adversaire.
Une annonce encore officieuse, mais suffisamment explosive pour déclencher une onde de choc politique : le représentant du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) dans cette commission a même quitté précipitamment les travaux, dénonçant une manipulation flagrante des résultats.
Dans un contexte de méfiance généralisée, ces chiffres engendrent un tollé sans précédent. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer des écarts statistiques jugés invraisemblables, notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où la participation aurait été anormalement élevée malgré l’insécurité persistante.
Des observateurs indépendants évoquent une “disproportion manifeste” entre les votes comptabilisés et la réalité du terrain. “Là où les populations ont fui, on annonce des taux record de participation. C’est incompréhensible”, confie Parfait Mbvoum.
Au-delà des chiffres, c’est la crédibilité même du processus électoral qui vacille. La Commission, censée incarner la neutralité et la rigueur, est désormais au centre de toutes les suspicions.
Les appels à la transparence se multiplient, alors que certains partis menacent de ne pas reconnaître les résultats officiels si aucune vérification indépendante n’est menée. “Ce n’est pas une simple contestation politique, c’est une question de confiance nationale”, analyse un politologue à Yaoundé.
Sur fond de tensions sociales et de crispations ethno-politiques, la crise post-électorale qui se profile pourrait bien plonger le Cameroun dans une zone de turbulence durable.
La communauté internationale suit la situation de près, consciente que l’issue de cette bataille électorale ne se joue plus seulement dans les urnes, mais dans la capacité du pays à préserver la vérité du vote — et, au-delà, la survie de sa démocratie.
MMI
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