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Perspectives favorables pour l’or de Penja

L’ouverture de l’espace européen à l’épice permettra aux producteurs d’engranger plus de recettes. Mais il faudra relever le défi du respect des exigences et de l’augmentation de la production.

La récolte du poivre est à son crépuscule à Penja. Depuis novembre dernier, les producteurs de cette épice cueillent, trempent, lavent, sèchent et conditionnent un produit dont les qualités ont franchi les frontières camerounaises. Mais, pour ce petit grain vert, noir ou blanc, une aube nouvelle se lève.

« L’indication géographique, nouvellement attribuée au poivre de Penja sur le marché de l’UE, va barrer la voie à la contrefaçon et, par conséquent, permettre aux producteurs locaux d’avoir davantage de meilleurs revenus ».

Ce tweet du compte de l’Union européenne au Cameroun, le 23 mars dernier, dresse les perspectives de ce produit de niche, au lendemain de sa reconnaissance dans ce marché de près d’un demi-milliard d’habitants. A Njombé-Penja dans le département du Moungo, région du Littoral, Honoré Marie

Batchamba, producteur de poivre et membre du Groupement indication géographique (IG) de Penja a bien conscience du défi qui l’interpelle et de l’opportunité que cela représente. Alors qu’il fait un tour dans l’une de ses plantations le producteur sait que : « la demande augmentera et les exigences sur la qualité du produit seront plus grandes ».

Dayas Nana Foka, technicien d’agriculture et conseiller/contrôleur au sein du groupement IG de Penja précise que « L’enregistrement de l’IG au sein de l’UE ne date pas encore de trois semaines. Nous allons implémenter leurs exigences par rapport au cahier de charges. Mais nous savons qu’il sera plus strict ».

La labélisation dans l’espace OAPI qui couvre 17 Etats membres est assortie d’un cahier de charges réglementant la production de poivre du champ à l’emballage. Il interdit par exemple l’usage de pesticides d’un niveau de toxicité élevé, des indications sur le lavage et le séchage du poivre blanc sont données, etc.

Cette reconnaissance intervenue en 2013 a augmenté la cote du poivre de Penja, faisant passé le kg de 4 000 F à 16 000 F en 2016. Après de nombreuses fluctuations, l’assemblée générale du groupement IG de 2021 a fixé le prix du kg de poivre à 12 000 F, explique Borel Atonfack, secrétaire exécutif du bureau du groupement des producteurs de poivre de Penja.

La cote de ce produit pourra à nouveau grimper grâce à la reconnaissance de ses qualités au sein de l’UE. Pour l’heure, le kg rapporte à l’export 30 euros et 40 euros pour les poivres noir et blanc, respectivement.

Au moment où le Cameroun mise sur ses avantages comparatifs afin de conquérir les marchés internationaux, le poivre de Penja se positionne comme une valeur sûre dans le marché commun africain. La dynamique autour de cette épice avec des pépiniéristes, des producteurs et des distributeurs contribuera à augmenter la production.

Outre à satisfaire le marché international, il faut aussi répondre à la demande locale et protéger le marché intérieur. Selon le groupement des producteurs, le marché local est « dominé par le poivre importé de Dubaï ».

Le pire c’est que ce produit est vendu sous le nom de poivre de Penja, s’insurge Borel Atonfack. Le Secrétaire exécutif précise par ailleurs que le poivre de Penja est estampillé et vendu dans des conditionnements de 50, 100 et 500 grammes.

Cameroon Business Today

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