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Maurice Kamto demande une enquête sur les tortures infligées aux militants du MRC

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, le professeur Maurice Kamto, a demandé aux autorités de mener une enquête judiciaire sur les violations des droits humains infligées aux militants de son parti en 2018, 2019 et 2020.

Maurice Kamto est le président du parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun, dont plusieurs militants ont été arrêtés lors des manifestations de 2018 et 2020.

Le vendredi 25 octobre, Kamto a demandé une enquête sur leur détention, affirmant qu’ils avaient été torturés.

L’appel de Kamto intervient après que les autorités ont promis d’enquêter sur la torture du chanteur de Makossa, Longue Longue, arrêté en 2019.

Sa torture a été mise en lumière par une vidéo apparue en ligne la semaine dernière montrant des agents de sécurité en train de presser et de fouetter les pieds de Longue Longue.

Pourquoi 2018 ?

Les allégations de torture de Maurice Kamto sont liées aux élections présidentielles de 2018, où il était parmi les huit candidats qui ont défié le président de longue date Paul Biya.

Alors que le décompte des voix était en cours, Maurice Kamto a déclaré qu’il avait « marqué un penalty », ce qui a été interprété comme signifiant qu’il avait remporté les élections.

Mais lorsque le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats, le président sortant Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDC) au pouvoir a gagné avec 71 % des voix.

Depuis lors, Maurice Kamto et ses partisans ont souvent affirmé que leur victoire avait été volée.

Longue Longue, le disciple de Kamto

En 2019, quelques mois après les élections présidentielles, l’artiste populaire Longue Longue, dans une interview télévisée, a affirmé que Kamto avait remporté les élections.

Il n’a fourni aucune preuve.

Il a en outre affirmé que si les élections devaient être réorganisées, Kamto aurait quand même gagné avec plus de 90 % des voix.

Apparemment, sa sortie n’a pas plu au gouvernement, ce qui a provoqué son arrestation par des éléments de la Sécurité militaire (SEMIL) à Douala.

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L’arrestation serait liée à sa sortie de l’élection de 2018.

Kamto arrêté deux fois

Lorsque Kamto a appelé à une manifestation nationale en 2018 pour réclamer sa « victoire volée », il a été arrêté et emprisonné.

Plusieurs de ses partisans ont également été arrêtés et détenus. En 2020, il a de nouveau organisé une manifestation pour renverser Paul Biya, alors au pouvoir depuis 38 ans.

Le gouvernement a interdit la manifestation de 2020 et a placé Kamto en résidence surveillée.

Plusieurs partisans du MRC ont de nouveau été arrêtés cette année-là et Kamto affirme que beaucoup d’entre eux ont été torturés et maltraités.

« Ce traitement cruel, inhumain et dégradant infligé à des centaines de militants du MRC pour leurs opinions politiques a été officiellement qualifié d’arbitraire et d’illégal par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (GTDA) dans son avis du 4 novembre 2022 basé sur le Pacte international relatif aux droits politiques et civils, ratifié par l’État du Cameroun le 27 juin 1984, et qui est donc opposable au Cameroun en vertu de la Constitution », écrit M. Kamto, qui demande l’ouverture d’une enquête.

« Dans cet avis, rendu après un débat contradictoire avec le gouvernement camerounais, il est recommandé, entre autres, à l’État du Cameroun d’ouvrir immédiatement des enquêtes pour chercher à traduire en justice les auteurs du traitement criminel subi par nos militants », a-t-il ajouté.

Le leader de l’opposition a déclaré avoir été lui aussi victime d’abus lors de son arrestation en 2018.

« J’ai été victime, tout comme le premier vice-président de notre parti, M. Mamadou Mota, qui s’en est sorti avec un bras cassé et son image dégradante dévoilée au grand jour. Parmi les cas de plusieurs centaines de victimes de tels traitements, je ne peux m’empêcher de citer le cas cruel et insupportable de M. Wambo, le 27 octobre 2018 à Douala, dont le bras a été cassé par un gendarme à coups de crosse de fusil devant un public médusé, et de M. Gaëtan NGANKAM, abattu à bout portant par un policier sur ordre de sa hiérarchie le 26 janvier 2019 à Douala. La vidéo de la scène horrible a fait le tour du monde », a déclaré M. Kamto.

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Il a relaté plusieurs atrocités infligées aux militants qui les ont laissés handicapés.

« Les preuves irréfutables des actes de ces tortionnaires sont disponibles et attendent que, comme dans le cas de la torture de l’artiste LONGUE LONGUE, le gouvernement ordonne enfin l’ouverture d’enquêtes », a-t-il déclaré.

Tous ceux qui ont été impliqués dans la torture et les sévices infligés aux militants du MRC, a-t-il dit, doivent rendre des comptes.

Cela inclut aussi bien les tortionnaires que leurs supérieurs qui ont donné les ordres.

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