A l’issue d’un Conseil des ministres franco-allemand qui s’est tenu ce dimanche à l’Elysée, Emmanuel Macron a répondu aux questions de la presse. Il a notamment été interrogé sur la situation au Burkina Faso, où la présence du contingent français est contestée par les autorités.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré dimanche attendre des « éclaircissements » du Burkina Faso sur une éventuelle demande de départ des troupes françaises stationnées dans le pays d’ici un mois.
Évoquant une « grande confusion » dans les informations qui circulent depuis samedi à Ouagadougou, Emmanuel Macron a expliqué vouloir attendre le président de transition Ibrahim Traoré « pour pouvoir s’exprimer ». « Je pense qu’il faut être très prudent », « on attend des éclaircissements de M. Traoré », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse franco-allemande à Paris.
Une source proche du gouvernement burkinabè a indiqué samedi que les autorités demandaient « le départ des militaires français dans les meilleurs délais », confirmant une information de l’Agence burkinabè d’information (AIB).
Tensions croissantes
Ces informations et ces incertitudes s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays depuis plusieurs mois et alors que Moscou tente d’avancer ses pions, notamment via des mercenaires de la société Wagner, dans ce pays fragilisé par les attaques jihadistes. Mardi, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir lors d’un putsch fin septembre, le deuxième en huit mois, a déclaré aux étudiants que le « combat pour la souveraineté » était « engagé ».
« Dans les heures à venir, vous verrez un certain nombre d’informations tendant à revoir nos relations avec certains États », avait-il prévenu, alors que la France, ancienne puissance coloniale, qui maintient un contingent de près de 400 forces spéciales dans le pays dans le cadre de sa lutte antijihadiste au Sahel, est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois.
Manipulations russes ?
Plusieurs manifestations, vendredi dernier, ont eu lieu récemment à Ouagadougou pour exiger le retrait de la France de ce pays du Sahel, une région couvrant plusieurs pays où Paris mène depuis près d’une décennie une vaste politique de lutte contre la propagation des groupes. djihadistes, mais qui est en retrait, et qui a déjà dû quitter le Mali voisin à la demande des autorités putschistes – qui ont elles aussi décidé de recourir aux services de Wagner.
Sur le Burkina, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de se méfier de la « manipulation » de l’information, « une spécialité de certains dans la région qui peuvent accessoirement être liés à (…) nos amis russes ».
Les autorités françaises accusent régulièrement la Russie ou ses services de tenter de manipuler l’opinion publique sur le continent et…
