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Lydienne Taba tuée par son amant de sous-préfet: Des obsèques sous fond de tensions

Les cérémonies funéraires de la fille de 23 ans tuée par balle dans la résidence du sous-préfet à Kribi ont été empruntes de vives émotions et mises en garde.

Une équipe constituée de policiers et gendarmes a pris position très tôt ce vendredi 28 août 2020 devant l’hôpital de district de Kribi. Les premières personnes venues pour assister à la mise en bière de Lydienne Solange Taba sont bloquées au portail. La consigne des forces de l’ordre est claire. « On ne veut pas plus de quinze personnes dans la morgue». De plus, les proches de Lydienne apprennent qu’il n’y aura pas de culte, juste une bénédiction de la dépouille. Les esprits commencent à s’échauffer. Les membres de la famille et des amis de l’étudiante de 23 ans décédée après avoir Teçu une balle dans la résidence du sous-préfet de la Lokoundje à Kribi sont remontés. Lorsque la voiture du préfet de l’Océan arrive autour de 9h sur les lieux, une partie de la foule se met à scander : « Sous-préfet… Assassin III ».

Sous l’effet de la pression, le prêtre est autorisé à dire la prière. L’assistance qui vient d’apprendre que le cercueil ne sera pas ouvert et que la dépouille devra immédiatement prendre la route après la mise en bière s’indigne encore plus. Elle exige que le cercueil soit ouvert. Les autorités cèdent. Quelqùes personnes ont ainsi la possibilité de jeter un coup d’œil sur le corps inerte de Lydienne Solange Taba. Malgré les consignes, un cortège se forme ensuite et la caravane sillonne des artères de la cité balnéaire. Dans les rangs, des camarades de l’institut universitaire du golfe de Guinée (lug), où Lydienne poursuivait ses études, animent la fanfare. La pluie qui gagne en intensité n’a visiblement pas abaissé la tension. Plusieurs proches brandissent des pancartes hostiles au sous-préfet de la Lokoundje et au gouvernement en place. Le refrain «Sous-préfet… assassin II! » est à nouveau scandé. On peut lire sur certaines affiches de format A4, des messages tels : « Crime d’Etat », « Justice pour Lydienne », « On en a marre du silence », « Lydienne Forever ».

Les forces de l’ordre gardent les distances et encadrent la manifestation. La procession passe par le rond-point poste centrale. Elle se déploie ensuite vers la boulangerie du peuple-Montée Fokou-marché Nkolbiteng. Au niveau de la boulangerie du peuple, policiers et gendarmes tentent de stopper le cortège en soutenant un trouble à la circulation sur la voie publique. John Ma-langue, un oncle de la défunte, est dans tous ses états. Il s’allonge sur la chaussée. « Quand on tuait, où était les forces de l’ordre », s’indigne-t-il, courroucé. Il se rapproche ensuite de tout automobiliste en circulation et s’introduit dans les lieux de commerce pour présenter aux populations la photo de sa cousine afin que, dit-il, le monde soit informé et réclame la lumière dans cette affaire.

Les paroles d’apaisement de sa sœur Nicaise Nkembe, la mère de Lydienne, n’ont visiblement pas d’emprise sur lui. Sous l’averse, la fanfare estudiantine fait monter encore l’ambiance. Entre chants et pas de danse, ils tiennent à rendre un vibrant hommage à leur camarade décédée le 25 juillet 2020 dans des circonstances encore non élucidées. L’annonce de la constitution d’un collège d’avocats piloté par Me Dominique Fousse laisse entrevoir un brin d’espoir sur des démarches judiciaires dans le cadre de la manifestation de la vérité. La caravane partie de l’hôpital de district de Kribi s’achève au lieu-dit « Tradex », à la sortie du centre-ville. Les véhicules du convoi prennent la route pour Elogbatindi, dans l’arrondissement de la Lokoundje. Des hommages sont prévus là-bas, dans la famille maternelle, avant l’inhumation samedi à Lobethal-Mouanko. Le convoi se déploie sous bonne escorte policière.

Source : le quotidien Le Jour n°3247

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