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Lutte contre le Coronavirus: les camerounais s’arrimeront-ils aux 13 règles prescrites?

Au premier jour d’application des 13 mesures du Premier ministre, de nombreuses failles apparaissent.

Au lendemain de la promulgation des 13 mesures prises par le Premier ministre chef du gouvernement pour essayer de contenir la propagation du Covid 19, les habitudes des habitants de Yaoundé ne semblent pas avoir changé.

Du moins, les uns et les autres n’ont pas encore pris la mesure de ces directives qui prenaient pourtant effet dès ce 18 mars 2020. Au-delà du port du masque que chacun acquiert selon ses moyens et l’orientation qu’il reçoit, et arbore à sa façon, la lutte contre le coronavirus est davantage une affaire de discours.

Très tôt le matin, des élèves ont pris d’assaut le chemin des classes: «Ma fille a commencé l’examen du Cep blanc hier et comme c’est une situation particulière, je me dis qu’ils vont terminer les épreuves ce jour avant d’arrêter avec les cours», estime un parent d’élève venu accompagner sa fille à l’école publique de Ngousso-Ngoulemekong. I

ls sont nombreux dans cette situation. Le chef de centre de cet examen est venue attendre les élèves devant le portail: «Rentrez à la maison; le premier ministre a suspendu l’école à cause du coronavirus dont», répète-t-elle.

Convoquant les candidats le 13 avril pour la suite et fin de cet examen. Pour les autres élèves qui n’ont pas cru devoir rester à la maison, la raison est ailleurs. «J’ai entendu à la radio qu’on ne va pas à l’école dès aujourd’hui, mais comme ni le maître, ni la directrice, n’ont rien dit hier, j’ai voulu d’abord aller voir», justifie une élève du complexe scolaire Mewoulou, sis à Mvog Ebanda.

Et dans cette ambiance trouble, ce n’est pas le transporteur qui va être en règle. Les taxis et motos de transport en commun ont continué à faire les surcharges. Parfois au vu et au su des éléments de police qui s’affairent à fluidifier la circulation.

«On est obligé de faire ça puisque les gens ne vont plus sortir tous les jours. Où allons-nous trouver la recette?» demande un assistant de chauffeur d’un car de transport effectuant la ligne Yaoundé-Soa. «Quand ils (police) vont nous prendre, on s’entendra. A défaut, on saura comment les contourner», ont-ils envisagé.

Dans les débits de boisson, certains s’activent à satisfaire leurs besoins en journée:«j’ai pris ma bière de la journée avant de terminer mon travail. Je ne suis pas sûr de pouvoir la prendre le soir quand j’aurais fini mon boulot», a anticipé Achille, employé de bureau.

«Rien ne pourra m’empêcher de boire ma bière à n’importe quelle heure si je veux boire. On va peut-être supporter mais au bout de deux ou trois jours, la surveillance ne sera plus rigoureuse», imagine un consommateur régulier de boissons alcooliques.

Avec la complicité des gérants de débits de boisson: «En temps normal, on sait comment on gère avec les policiers qui assurent le contrôle. Mais je ne sais pas si cette fois-ci ce sera possible de jongler (Sic)». Toujours est-il que «on se connaît. On trouvera le moyen de satisfaire les clients en contournant le contrôle», assure un tenancier d’un débit de boisson.

Guerre entre voyageurs et tenanciers d’hôtels

Et c’est là que se trouve l’obstacle à l’application des mesures prises par le Premier ministre. Il va falloir trouver un équilibre sur les pertes liées au respect de ces mesures.

Le confinement à domicile, les restrictions de déplacement intra et interurbains devant peser lourd sur le chiffre d’affaire, et minimalement sur la survie des travailleurs des secteurs concernés. En France par exemple, plusieurs mesures fiscales et financières ont été prises pour parer aux pertes économiques des entreprises.

Déjà, les salariés du secteur public devront percevoir leurs salaires, en étant restés à la maison, ou ayant travaillé depuis leurs domiciles. AU cours de son adresse à la Nation le 16 mars, Emmanuel Macron, le président français a annoncé de grandes mesures pour atténuer le choc:

«S’agissant des entreprises, nous mettons en place un dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien au report d’échéances bancaires et de garanties de l’Etat à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques». Sur un tout autre plan, une garantie de la Bpi (Banque ” publique

d’investissement, Ndlr) à hauteur de 70% à 90% sur les prêts souscrits par les petites et moyennes entreprises est prévue. «Cette garantie de l’Etat est un instrument extrêmement puissant pour que les entreprises puissent continuer à avoir des prêts et à avoir de la trésorerie», a expliqué Bruno Lemaire, ministre de l’Economie de la France.

Au Cameroun, les «Hautes instructions du président de la République» n’ont pas prévu de mesures d’atténuation de la pression financière et fiscales que vont subir les entreprises, et même les ménages dont certains vivent au-jour-le-jour.

Et déjà, les hôtels qui ont accueilli les premiers voyageurs pour les nécessités de mise en quarantaine, ne s’accordent pas avec ces derniers. Les hôtels Mirador, Luxtral, Prestige à Yaoundé, ne se sont pas accordés avec les clients peu ordinaires qui exigeaient des repas que l’hôtel n’a pas fournis.

Cela ne rentrant pas dans les «négociations». Du coup, certains ont aussitôt quitté les hôtels hier pour regagner leurs familles, apprend-on de sources sures.

Source: La nouvelle expression

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