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Cameroun Actuel

Lignes 65 et 94 : l’audit fantoche

Louis Paul Motaze, ministre des Finances

C’est un sujet qui polarise l’opinion publique. Dans les pratiques du montage du budget du Cameroun, l’enveloppe consacrée aux lignes 65 et 94, constitue aujourd’hui un sujet de préoccupation nationale. Logée au Minfi, la ligne 65 est chargée de subvenir aux dépenses communes de fonctionnement de l’Etat, alors que la ligne 94 contrôlée par le Minepat, est consacrée aux interventions en investissement.

Certaines sources soutenaient pourtant que la Task-Force avait transféré ces deux lignes à la présidence de la République pour en avoir le contrôle absolu. La mission d’audit du ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), doit faire la lumière sur la gestion de ces deux lignes dans l’intervalle 2010 – 2021

L’idée généreuse de départ a été dévoyée. Initialement, ces lignes permettaient à l’Etat de parer aux dépenses de souveraineté, aux urgences et aux imprévus. L’incurie et la gabegie ayant fait leur lit dans la gestion des deniers publics, ces lignes ont été siphonnées avec une rare violence. En pure perte, des enveloppes substantielles ont été distribuées à des petits copains, à des requins coquins, qui paradent aujourd’hui, narguant tous ces laissés pour compte qui vivent d’expédients.

Très franchement, peut-on auditer ces lignes sans faire le procès du Renouveau ? Des personnalités des plus insoupçonnées ont trempe dans cette infamie. Le déficit de justice sociale et d’équité dans la redistribution des fruits de la croissance, génèrent chaque jour une bande de brigands qui s’empiffrent du gâteau national jusqu’à l’indigestion.

Les masses laborieuses, la majorité silencieuse, refuse de haïr cette elite farfelue complètement discréditée. Spolié, écorché vif le peuple rogne le frein de l’impatience de voir enfin tourner la page d’un cauchemar qui n’a que trop dure. Auditer les lignes 65 et 94, pourrait créer des fissures dans un système ou la corruption est consubstantielle.

Entre missions fictives et surévaluées, entre évacuations sanitaires fantaisistes, financement des projets fumeux, des fortunes aussi subites que colossales se sont créées sur fond de tribalisme, de clientélisme, d’affairisme et d’impunité. Pour preuve, les 1790 agents publics attendus au Consupe du 5 au I 2 octobre dans le cadre de cette enquête,freinent des quatre fers pour s’y rendre.

Certains, aux dernières nouvelles, auraient déjà pris la poudre d’escampette pour un exil doré, avec l’argent de leurs forfaitures. Nous sommes en plein dans la mise en scène d’un audit fantoche et télécommandé par les réseaux qui se battent et sortent leurs muscles pour faire peur à leurs rivaux. C’est une histoire de tyrans et de tyrannos, de rois et de roitelets, de chefs et de sous-chefs. Qui l’emportera ? Attendons de voir !

L’Indépendant

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