l’essentiel
Les rassemblements d’échanges de plats et de graines entre particuliers se sont multipliés dans les Hautes-Pyrénées. Pour le plus grand bien de la préservation des espèces locales.
Éducatrice en environnement à la Maison de la Nature de Puydarrieux, Laure Duffo y organise également chaque année le troc de plantes et graines.
Est-ce une impression où l’on assiste depuis quelques années à une multiplication des échanges de plants et graines entre particuliers, hors circuits traditionnels ?
Ce n’est pas une impression : il y a un vrai engouement. Depuis cinq ans que nous en organisons un, à la Maison de la Nature et de l’Environnement, l’événement connaît un succès toujours croissant, année après année.
Pour des raisons économiques ?
Certainement. Mais je ne pense pas que ce soit la principale motivation.
Qu’est-ce que c’est ?
L’envie de partage, de convivialité. Le plaisir d’échanger entre connaisseurs et néophytes sur la culture des jardins et potagers en général.
Vous ne craignez pas qu’à ces occasions, des plantes ou des graines d’espèces envahissantes soient distribuées ?
Jamais. Les personnes qui viennent avec des plantes et des graines sont des jardiniers aguerris, rompus à la chasse aux plantes envahissantes. Les débutants, en revanche, arrivent bredouilles pour repartir les bras chargés de plantes et la tête pleine de bons conseils !
L’essor des échanges de plants et de semences entre particuliers sur l’ensemble du département ne vous inquiète pas ?
Bien au contraire. C’est une bonne nouvelle. Cela privilégie la logique de la propagation d’espèces locales, de végétaux adaptés à notre terroir. Il est évident qu’un cerisier de Bretagne aura moins de chance de s’épanouir dans les Hautes-Pyrénées…
Pensez-vous que les gens en ont pris conscience à ce stade ?
Bien sûr. Le lobby des grands semenciers autour des semis maraîchers a atteint ses limites. Pour vendre, chaque année, leurs produits développés en Inde ou en Afrique, ils s’assurent que les graines des légumes issus de ces plantes n’ont pas les mêmes caractéristiques. Au fil des ans, les gens ont pris conscience de cela et se sont tournés vers le troc des espèces locales. Ceux qui s’occupent du jardin bénévole qui alimente notre gîte peuvent en témoigner.
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