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Exprimé par l’intelligence artificielle.
PARIS — Le fougueux ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a une autre occasion de se battre avec Washington alors qu’une affaire sensible de filtrage des investissements est sur le point d’atterrir sur son bureau.
Le gouvernement français veut empêcher le fournisseur de pièces de sous-marins nucléaires Segault de tomber aux mains des Américains au moment même où la France et les États-Unis connaissent de nouvelles tensions à propos de la loi sur la réduction de l’inflation, un ensemble de 369 milliards de dollars de subventions vertes et d’allégements fiscaux que Paris et Bruxelles ont qualifié de mouvement protectionniste en violation des règles du commerce mondial.
Les deux pays ont connu ces dernières années des hauts et des bas de tensions qui ont atteint des niveaux inquiétants en 2021, lorsque les États-Unis ont exaspéré la France en arrachant un contrat de sous-marin de plusieurs milliards d’euros que Paris avait signé avec Canberra.
Aujourd’hui, la prise de contrôle américaine de la petite entreprise française de moins de 100 salariés, quasiment inconnue de la plupart des Français jusqu’à il y a quelques semaines, se transforme en un test des ambitions de souveraineté industrielle de la France.
Le propriétaire actuel de Segault, le groupe canadien de vannes industrielles Velan, est racheté par le géant américain de la machinerie industrielle Flowserve dans le cadre d’un accord de rachat annoncé plus tôt cette année. Segault fournit des composants pour les sous-marins à propulsion nucléaire construits par le constructeur naval public Naval Group et fabrique également des vannes industrielles qui sont utilisées sur le porte-avions français Charles de Gaulle. Si l’accord est conclu, Segault deviendrait sous contrôle américain, faisant craindre dans les couloirs du pouvoir de Paris que Washington ait alors accès à la technologie stratégique française.
L’accord est devenu un sujet politique brûlant ces dernières semaines, avec des députés de droite exhortant Le Maire pour bloquer l’acquéreur américain, et avec un candidat surprise de gauche émergeant comme soumissionnaire.
Le gouvernement est actuellement « à la recherche d’un acheteur français », selon un porte-parole du ministère français de la Défense, qui a refusé de commenter les offres reçues jusqu’à présent, notant que le ministère français de l’Economie a le dernier mot à ce sujet.
En vertu de la loi française, le ministère de l’Economie doit être informé de la reprise d’entreprises dans des secteurs stratégiques afin de donner son feu vert ou son veto à des accords. Le gouvernement confirmé que la prise de contrôle de Segault relève des pouvoirs de contrôle des investissements de la France et sera examinée dès qu’elle sera officiellement notifiée aux autorités…