Déposé à l’Assemblée nationale, la loi portant prorogation du mandat des députés et des conseillers municipaux a été prorogé de douze mois, forçant une modification du calendrier des élections prévues en 2025.
Sans surprise, le mandat des conseillers municipaux et des députés vient d’être prorogé de 12 mois. Ce vendredi 5 juillet 2024, le projet de loi portant prorogation du mandat des élus a été déposé à l’Assemblée nationale a été prorogé de 12 mois. Une prorogation qui modifie le calendrier électoral de 2025.
Elus en février 2020, le mandat des députés devaient prendre fin en février 2025, selon la constitution. Une nouvelle élection devait donc se tenir entre décembre 2024 et février 2025. Ce qui semble difficile, du fait que l’élection présidentielle est prévue au mois d’octobre 2025.
Si la raison de la prorogation de ces mandats n’a pas été divulguées, des observateurs estiment qu’elles pourraient être liées aux défis organisationnels, à la politique et économique et surtout aux difficultés logistiques dans un contexte où plusieurs crises sécuritaires connaissent une résurgence dans le pays.
Mais d’autres avis estiment que cette prorogation a pour objectif de mettre hors de course à la présidentielle de 2025, certains candidats de l’opposition notamment Maurice Kamto. L’opposant continue d’être une menace sérieuse pour le pouvoir de Paul Biya. « Cette prorogation est une manœuvre politique visant à affaiblir le positionnement de Maurice Kamto et de réduire ses chances de participation aux prochaines élections », écrit un internaute.
Le parti de Maurice Kamto, ne dispose pas d’élus. Selon certaines interprétations de la loi, il lui sera difficile d’investir un candidat à l’élection présidentielle de 2025. Même si certains estiment que la loi lui autorise de déposer sa candidature.
On se souvient qu’entre 2018 et 2019, le mandat des députés et des conseillers municipaux avaient été prorogés deux fois. Initialement, les élections législatives devaient avoir lieu en novembre-décembre 2018. À cause notamment de la situation sécuritaire du pays, la Cour constitutionnelle avait accepté de repousser de six mois les élections. En 2019, il semblait toujours impossible d’organiser les élections. L’Assemblée nationale avait donc voté le projet du gouvernement de proroger à nouveau le mandat des députés jusqu’au 2 mai 2020.