Le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Les deux pays ont évoqué des préoccupations d’équité et de manipulation politique.
Le Burkina Faso a officiellement quitté l’OIF le 28 février 2025, arguant que l’organisation s’était écartée de sa mission initiale de promotion de la coopération culturelle et technique. Selon un communiqué de Ouagadougou, l’OIF est devenue « un instrument partial de manipulation politique » plutôt qu’un organisme impartial favorisant la collaboration entre les nations francophones.
Le Burkina Faso a souligné qu’il ne pouvait continuer à coopérer avec une institution qui ne répond plus à ses « attentes légitimes en matière de justice, d’égalité et d’équité ».
Un grief majeur semble également être la suspension sélective de pays africains ayant connu des changements de pouvoir politique. Le Burkina Faso a spécifiquement pointé du doigt les actions de l’OIF contre les pays africains en transition politique, tout en restant silencieux sur les changements similaires dans d’autres régions. Cette incohérence perçue, selon les responsables, reflète une partialité plus large au sein de l’organisation.
Le Niger suit le mouvement
Quelques jours seulement après le départ du Burkina Faso, le Niger a suivi le mouvement en annonçant son retrait dans une note officielle du ministère des Affaires étrangères.
Ce message, signé par le Secrétaire général Laouali Labo, demandait aux missions diplomatiques nigériennes d’informer leurs juridictions respectives de cette décision. Bien qu’aucune raison officielle n’ait été invoquée, les tensions entre le Niger et l’OIF couvent depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023, qui a conduit la Francophonie à suspendre le Niger de toutes ses instances en décembre de la même année. Les autorités nigériennes ont ensuite cessé toute coopération avec l’organisation, aboutissant à cette rupture définitive.
Un tournant régional : le Mali pourrait suivre le mouvement
La décision des deux pays signale un changement plus large dans la politique régionale, où la souveraineté et la non-ingérence deviennent des préoccupations majeures pour les gouvernements d’Afrique de l’Ouest.
Alors que le Mali envisage potentiellement un retrait similaire, l’OIF est confrontée à un avenir incertain dans la région, car de plus en plus d’États membres remettent en question son rôle et son impartialité.
Le retrait du Burkina Faso et du Niger de la Francophonie marque un tournant important pour la diplomatie africaine. Cela est susceptible de remodeler l’alignement géopolitique de l’Afrique de l’Ouest francophone.
