Il s’agissait de la 50ème revue trimestrielle des agences d’exécution des projets financés par la Banque Africaine de Développement (BAD), au Cameroun. La toute première de l’année 2023, à laquelle étaient associés la Banque de Développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), l’Agence japonaise de développement international (Jica), et la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
Cette session avait essentiellement pour objectifs une évaluation des projets de développement en cours d’exécution au Cameroun, et réorienter le dispositif pays face aux dysfonctionnements et difficultés observées, ainsi que l’arrimage du portefeuille Bad au Cameroun, à sa nouvelle stratégie 2023-2030.
Parmi les difficultés recensées, figurent le retard dans la mise en vigueur et le démarrage des opérations, le long délai des passations des marchés, ou la faible maîtrise et appropriation des procédures de la Bad par les acteurs etc… En séjour au Cameroun, en 2020, le 2 mars, une délégation de la Bad reçu par Alamine Ousmane Mey, relevait déjà d’importants goulots d’étranglement dans l’exécution des projets du portefeuille Bad au Cameroun.
Au terme de la concertation, la délégation conduite par Freddy Matungulu, administrateur de la Bad a personnellement constaté les freins au développement des projets Bad au Cameroun: retard dans la mobilisation des décaissements des fonds pour les projets, fort taux d’endettement rapporté au Pib (Produit Intérieur Brut), contexte socio politique fragile (crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, lutte contre Boko Haram). Ajoutés à ces dysfonctionnements, des retards dans la mise en service des ouvrages, provoqués par la faiblesse de la qualité à l’entrée, les lenteurs dans la passation des marchés, dans le déblocage des fonds de contrepartie, la faible qualité des demandes de paiement.
Avec un portefeuille projets estimé à environ 1100 milliards de FCFA au Cameroun, l’institution pense pourtant que les investissements financés au Cameroun « s’exécutent assez bien, et les difficultés sont bien identifiées », à en croire Mohamed Coulibaly, Responsable pays de la Bad au Cameroun. La session de Douala a permis aux parties prenantes de prendre de mieux coordonner lesdits projets.
« Nous avons dans ce portefeuille, des projets structurants dans les grands secteurs de croissance pour le pays à savoir, le transport, l’agriculture avec de grands projets de chaîne de valeurs, l’énergie ou la gouvernance etc… Il convient de préciser que les travaux de Douala revêtent un caractère particulier dans ce sens qu’ils se tiennent concomitant à l’achèvement du document de stratégie pays (Dsp) 2015-2022 », a ajouté Mohamed Coulibaly.
Relevons que la Bad appuie financièrement d’importants projets au Cameroun. À l’instar du projet hydroélectrique de Nachtigal (100 milliards de FCFA d’apport), le Projet d’aménagement des routes de désenclavement de la zone industrielle et portuaire de Kribi (Parzik), pour un montant global de 100,7 milliards de FCFA, et le Projet complémentaire d’assainissement pluvial durable de Yaoundé (Pcady), dans lequel la Bad envisage dégagé une enveloppe de 22 milliards de FCFA. Parmi les projets réalisés par la Bad au Cameroun figurent le corridor Yaoundé-Brazzaville, la construction du pont sur le Ntem, le projet de dorsale à fibre optique et le câble sous-marin mis en eau à Kribi etc….
Dans le cadre de l’opérationnalisation du Dsp 2023-2030, la Bad se propose, à travers trois guichets (Guichet Bad secteur privé, Guichet garanties partielles de risque, Guichet garanties partielles de crédit), de réaliser au profit du Cameroun, des projets dans les secteurs de l’énergie, l’agriculture, l’élevage, l’industrie, le transport, l’industrie médicale, le numérique, l’assainissement etc….De 2015 à 2023, le Cameroun a bénéficié d’un volume total de 1594 milliards de FCFA de la Bad.
Eco Matin
