Neuf élèves, qui auraient été agressés par des combattants séparatistes le 1ᵉʳ juin alors qu’ils se rendaient d’Esu à Wum pour le General Certificate of Examination (GCE), sont désormais arrivés à Wum, ont confirmé des sources locales. Des problèmes de sécurité ont conduit au transfert de leur centre d’examen à Wum.
Aujourd’hui, 3 juin 2025, les élèves ont commencé les examens du GCE. Les autorités locales ont mis en place des mesures pour garantir l’accès de tous les élèves à leurs centres d’examen.
Contexte de la crise anglophone et impact sur l’éducation
Cet incident s’inscrit dans le contexte plus large de la crise anglophone qui sévit actuellement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Cette crise, qui a débuté en 2016 par des manifestations d’avocats et d’enseignants contre une marginalisation perçue et l’imposition de la langue et du système juridique français, a dégénéré en conflit armé en 2017 après la proclamation par des groupes séparatistes d’un État indépendant appelé « Ambazonie ».
L’éducation a été une victime importante du conflit. Les groupes séparatistes ont fréquemment pris pour cible les écoles, les élèves et les enseignants. Leurs tactiques incluent le boycott scolaire, les menaces, les enlèvements et les attaques.
Incendies criminels, actes de vandalisme et vols ont dévasté de nombreuses écoles, perturbant la scolarité de centaines de milliers d’enfants dans les régions anglophones.
Les groupes séparatistes présentent souvent ces actions comme une opposition au système éducatif du gouvernement camerounais, le percevant comme un outil d’assimilation francophone.
Les autorités déplacent souvent les centres d’examen du GCE, comme elles l’ont fait pour ces neuf élèves, afin de créer un environnement plus sûr pour les candidats en période d’instabilité. Cependant, les déplacements entre les localités restent un risque important pour les élèves comme pour les civils.
Human Rights Watch et d’autres organisations ont documenté de nombreuses attaques contre l’éducation par des groupes séparatistes depuis 2017, notamment des meurtres, des passages à tabac et des enlèvements massifs d’élèves et de personnel scolaire.
Ces actions ont été condamnées pour leurs graves conséquences sur le droit des enfants à l’éducation et leurs perspectives d’avenir.
Le voyage de ces neuf étudiants à Wum a mis en lumière les difficultés persistantes rencontrées par les civils, en particulier les étudiants, pour accéder aux services de base comme l’éducation dans les régions touchées par le conflit.
Les autorités locales ont réitéré leur engagement à ce que les examens du GCE se déroulent comme prévu, malgré l’instabilité sécuritaire.