Je n’ai pas toutes les données. Je ne suis pas au volant. Mais au moins, je vois la route de loin.
Donc, ce que j’avais dit au début de l’épidémie était qu’il ne fallait pas prendre des décisions hâtives et qu’il fallait suivre l’évolution pour pouvoir, à chaque étape, justifier ce que l’on fait et de ne pas prendre de décisions précipitée. Là, il semble bien que le président de la Caf et son Comité aient agi dans ce sens-là ; c’est-à-dire qu’ils ont attendu suffisamment longtemps. Imaginez bien que si la Caf avait annoncé avant la Fifa qu’on ne jouerait pas la Can ou qu’on la jouerait, ç’aurait été fortement précipité.
Ce qui motive cette décision est qu’à cette date, la Fifa qui ouvre les périodes de matchs internationaux, n’en a ouvert que deux. Et ces deux-là sont avec des restrictions, parce qu’on ne sait pas encore si ce sera avec ou sans public. Quand on voit l’évolution de la maladie avec le retour des infections dans les pays qui ont déconfiné, on se dit qu’on risque d’être toujours dans l’incertitude à ces dates-là. Avant de parier de la Can, il faut évoquer les éliminatoires.
C’est l’une des choses que je disais à propos de la confirmation du Cameroun comme pays organisateur. Je disais qu’il ne faut pas reprocher au Cameroun de ne pas être prêt alors que les éliminatoires ne sont pas terminées. A ce jour, on ne peut pas donner les noms des qualifiés. On ne peut pas parier d’une fête alors qu’on ne sait pas ce qu’on fête. Organiser la phase finale, c’est avoir des qualifiés. Si on a du mal à avoir des qualifiés, on ne peut pas avoir de phase finale.
Le Chan, c’est pareil. On ne peut pas l’organiser maintenant. En revanche, on peut imaginer que, comme le Chan est flexible, c’est du sable mouvant. Le Chan peut être en avril, comme il peut être en septembre ou en octobre. C’est une compétition des joueurs locaux. Ça veut dire que ça ne dépend que des Africains. N’oublions pas que la Can dépend un peu du reste du monde et il faut qu’on ouvre les yeux. Les stades dépendent de nous ; les joueurs ne dépendent pas de nous.
Le Chan a déjà ses qualifiés, avec un tirage au sort déjà effectué. Donc, le Chan a déjà mis son couvert. Il reste juste de dire : allons manger, en l’occurrence, allons jouer. On peut se dire que pendant toute l’année 2021 on aura bien une profondeur de deux ou trois mois pour pouvoir dire, on va jouer dans deux mois ; les qualifiés, préparez-vous, la situation est meilleure.
Source : Le Jour