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États-Unis : une députée américaine fustige les meurtres et arrestations après la victoire de Paul Biya

La députée américaine Sheila Cherfilus-McCormick a fermement condamné les actes de violence et les meurtres commis au Cameroun, insistant sur le fait que le droit de manifester pacifiquement et la liberté d’expression sont fondamentaux.

Dans une récente déclaration suite aux violences post-électorales dans ce pays d’Afrique centrale, la représentante du 20e district congressionnel de Floride a appelé à la retenue.

Elle s’est dite profondément préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire et les rapports faisant état de violations des droits de l’homme à travers le Cameroun.

« Il n’y a pas de place pour la violence dans une démocratie. Je condamne fermement les actes de violence, les meurtres, les destructions et les arrestations arbitraires », a déclaré Sheila. « Le droit de manifester pacifiquement et la liberté d’expression sont fondamentaux et doivent être protégés. »

Sa déclaration intervient alors que des rapports font état d’au moins 12 morts depuis le jour du scrutin, le 12 octobre, et suite à la victoire du président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans, le 27 octobre.

« Je félicite le peuple camerounais pour son engagement continu en faveur de la démocratie, comme en témoigne sa participation aux récentes élections présidentielles. »

Relations États-Unis-Cameroun

Elle a toutefois rappelé que le partenariat des États-Unis avec le Cameroun est fondé sur des valeurs communes de gouvernance démocratique, d’État de droit et de respect des droits de l’homme.

Elle a affirmé que l’unité et la stabilité du Cameroun dépendent d’un environnement post-électoral inclusif et pacifique qui reflète la volonté de son peuple.

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« J’exhorte le gouvernement et tous les acteurs politiques à faire preuve de retenue, à respecter les droits de l’homme et à engager un dialogue pour préserver la paix », a-t-elle ajouté.

Violences post-électorales

Avant la proclamation de Paul Biya comme vainqueur, son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, s’était déclaré vainqueur.
Il avait également juré de ne jamais laisser sa victoire lui être volée. La veille de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, Tchiroma a exhorté ses partisans à manifester pacifiquement contre les « votes volés ».

Le dimanche 26 octobre, quatre personnes ont été tuées à Douala, la capitale économique du Cameroun, et plus de 100 personnes ont été arrêtées.

Le lundi 27 octobre, lorsque Biya a été déclaré vainqueur, de violents affrontements ont éclaté dans plusieurs villes. À Garoua, ville natale de Tchiroma, deux personnes ont été tuées.

Depuis, plusieurs décès ont également été enregistrés dans la région de l’Est et dans certaines parties des régions du Littoral et de l’Ouest. Au moins 30 personnes ont été tuées au total.

Le gouvernement camerounais cible l’opposition

Parallèlement, le gouvernement camerounais a annoncé son intention de poursuivre Issa Tchiroma Bakary, l’accusant d’« incitation à la révolte ». Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a publiquement imputé les manifestations à Tchiroma, une affirmation largement rejetée par les organisations de la société civile et les observateurs.

Contrairement au discours officiel, Tchiroma n’a jamais appelé à la violence. Ses déclarations publiques depuis l’élection ont constamment mis l’accent sur la résistance pacifique et la protestation légale.

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En revanche, le ministre Atanga Nji a proféré à plusieurs reprises des menaces, avertissant que les manifestants seraient « écrasés comme dans un moulin » – des propos qui, selon les critiques, illustrent la culture d’intimidation et de répression qui caractérise le gouvernement depuis longtemps.

Malgré cela, Issa Tchiroma Bakary reste déterminé. Le 29 octobre, il a annoncé la troisième phase de son plan, déclarant : « En 2010, une situation similaire s’est produite dans un pays voisin, mais la volonté du peuple a fini par triompher. »

Le Cameroun est confronté à une guerre séparatiste dans ses régions anglophones et à une insurrection djihadiste de Boko Haram dans sa région de l’Extrême-Nord.

Tout nouvel acte de violence pourrait compromettre la fragile stabilité que le pays maintient actuellement.

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