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Espagne. Une campagne de presse conservatrice vise le directeur du musée Reina Sofia

Par un bombardement médiatique, les journaux traditionalistes ont fabriqué une polémique artificielle contre l’ancienne équipe dirigeante de Reina Sofia. Manuel Borja-Villel, dans le collimateur, ne dirige plus le Musée du Centre national d’art Reina Sofia (MNCARS). Le désormais ancien directeur n’a pas souhaité proposer sa candidature à un nouveau mandat à la tête de l’institution qui accueille Guernica de Picasso. Depuis 2008, il mène avec son équipe un renouveau muséographique attaqué ces dernières semaines par la droite médiatique espagnole. Début janvier, alors que la fin de son contrat approchait et face à une éventuelle nouvelle candidature, le quotidien conservateur abc l’a ciblé en publiant plusieurs articles. « Fraude à la loi titre le journal qui tire un premier coup de fusil au spécialiste de l’art moderne et contemporain. D’un point de vue juridique, c’est une balle perdue. abcaccuse Manuel Borja-Villel de ne pas respecter la loi 34/2011 régissant les statuts du Musée. En effet, la loi n’autorise au maximum que deux prolongations du contrat de l’ex-dirigeant. Pourtant, le réalisateur sortant aurait pu briguer un troisième mandat, mais seulement en s’inscrivant au concours organisé par le ministère de la Culture. Le ministère et le musée ont nié les accusations de abc .

La bataille médiatique s’est intensifiée sur le plan idéologique. Le chroniqueur Manuel Ruiz Zamora qualifie la politique culturelle de Manuel Borja-Villel de » sursum corda (Levons les cœurs, ndlr.) du progressisme le plus pieux« . Le directeur du magazine culturel ABC Jesús García Calero fait mieux en jugeant la gestion de la Reina Sofia de «idéologie monolithique toujours au secours du militantisme le plus radical de la gauche ibéro-américaine« . Le MNCARS est accusé d’être «post-moderne« , pour participer à un «diffamation idéologique» Et «populiste« . L’Association des Directeurs d’Art Contemporain appelle, dans un communiqué, à la «maturité démocratique« face à un climat de »violence dans les médias« .

L’idéologie comme objet artistique et l’art comme objet idéologique

Pendant la crise économique, en 2014, Manuel Borja-Villel disait à propos du musée madrilène : «on a touché le fond, on n’est plus capable de faire plus de coupes budgétaires« . Depuis, l’institution a doublé son nombre de visiteurs, atteignant 4,4 millions d’entrées en 2019. La popularité croissante des expositions temporaires et permanentes proposées par le Reina Sofia s’explique, en partie, par la conception avant-gardiste et la critique apportée par l’équipe en place. Le centre a introduit un tournant historiographique dans sa manière d’exposer les productions artistiques.Un laboratoire original et nécessaire», a décrit Bernard Blistène, ancien directeur du Centre Pompidou.

A travers la mise à nu des intersubjectivités maghrébines et…

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