L’enquête « Rwanda Classified », menée par le consortium Forbidden Stories, a récemment suscité des critiques acerbes concernant son impartialité. En Afrique, de nombreux journalistes émettent des réserves sur la méthode employée par les enquêteurs, remettant en question l’objectivité de leurs travaux. Ils dénoncent également une habitude eurocentrique et un journalisme colonial.
« Il faut aussi voir la manière dont ils ont mené l’enquête. Ils n’ont pas agi de façon impartiale », a déclaré Ngando Epoh, journaliste dans une radio de la capitale économique camerounaise. Selon lui, les auteurs de l’enquête « Rwanda Classified » auraient basé leurs recherches sur des témoignages de personnes ayant déjà des griefs contre le président rwandais, Paul Kagame. Ces sources iraient jusqu’à nier l’existence du génocide rwandais, ce qui jette un doute sérieux sur leur crédibilité.
Le journaliste critique également l’approche adoptée par le consortium, accusant les enquêteurs de ne pas avoir respecté les principes fondamentaux du journalisme. « Ils n’ont pas fait le travail journalistique qui oblige le journaliste à être neutre et à donner la parole à toutes les parties« , a-t-il ajouté. Selon lui, l’enquête s’apparente davantage à un « papier à charge » qu’à une investigation équilibrée.
Ces accusations soulèvent des questions sur l’intégrité des processus journalistiques dans des enquêtes sensibles et complexes. L’importance de la neutralité et de l’inclusion de toutes les parties est nécessaire pour garantir la crédibilité et l’exactitude des informations diffusées. « Rwanda Classified », tout en cherchant à mettre en lumière des faits probants attribués au pouvoir rwandais, s’est quelque peu éloigné de l’orthodoxie journalistique.
Des journalistes sous influence ?
Comme le confie Epoh, on peut voir derrière cette œuvre du collectif Forbidden Stories une pratique courante dont les Africains ne devraient plus s’accommoder. De plus en plus de journalistes réunis en consortium mènent des enquêtes dans le but, selon eux, de mettre en lumière les défauts de gouvernance des dirigeants africains. « Cette pratique aux airs d’ingérence masquerait aussi des campagnes de dénigrement ourdies par des forces obscures pour nuire à nos démocraties en construction et barrer la voie à des dirigeants africains à l’aune d’une élection dans leur pays » affirme Oyono T., Chercheur en sciences politiques à l’Université de Yaoundé II.
Toutefois, on note que jamais dans l’histoire de l’Afrique on a vu des mouvements inverses où des journalistes africains, mobilisés dans une dynamique quelconque, s’aventurent sous n’importe quel prétexte à mener des enquêtes contre des leaders ou dirigeants occidentaux, comme c’est le cas de Forbidden Stories avec son dossier « Rwanda Classified ».
Un Rwanda en quête de prospérité sous des regards envieux
Il faut dire qu’après la victoire du Front Patriotique Rwandais (FPR) en 1994, le Rwanda, sous le leadership de Paul Kagame, a entrepris une politique de réconciliation nationale, mettant l’accent sur la stabilité, l’unité et la prospérité du pays. Malgré les défis structurels mondiaux, l’économie rwandaise connaît une croissance robuste.

Pour la seule année 2023, la croissance du PIB a été plus forte que prévu, atteignant 8,2 %, l’un des taux les plus élevés du continent. Cela a été réalisable grâce à un leadership fort impulsé par le président Paul Kagame. De bonnes performances sont enregistrées dans les secteurs des services, de la construction et des transports, ainsi que dans la production de cultures vivrières au cours de la seconde moitié de l’année 2023.
Par ailleurs, même si les indices de développement humain du pays restent faibles, on observe sur le terrain un niveau de développement social considérable. En plus de cela, un sentiment de fierté anime les Rwandais qui, chaque jour, voient leur pays devenir influent et attirer les investisseurs.
Sur le plan sécuritaire, le niveau record de sécurité observé dans le pays, compte tenu de sa position géopolitique, est de nature à faire des envieux, surtout lorsque l’on sait que tout ceci est attribué à un leader politique charismatique qui, à la différence de ses pairs africains, ne se fait le valet ou le cireur de chaussures d’aucun leader occidental. Il faut certainement multiplier les campagnes de bashing pour réduire son influence et la sympathie qu’il suscite auprès de l’opinion africaine lorsqu’on est convaincu qu’on ne peut pas l’éliminer.
Utiliser la plume d’un journalisme crédible s’avère être l’arme fatale. Mais la supercherie a du mal à passer surtout au regard du timing. Le 15 juillet prochain, le Rwanda élira son nouveau président et Paul KAGAME va tenter de briguer un nouveau mandat. Timing curieux pour la sortie de l’enquête « Rwanda Classified » ?
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