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Edéa : les employés de l’ex-cellucam aux abois

Outrés par la maltraitance et l’abandon dont ils sont vic- times, ils exigent la liquidation de leurs droits sociaux estimés à plus de 800 milliards.

A l’origine de cette sotte d’humeur, l’évacuation envisagée le 30 mars dernier de ce qui reste de la ferraille issue des ruines de l’ex-Cellucam par la Camerounaise du Métal (Camétal), une société spécialisée dans le démantèlement, le nettoyage et l’entretien des structures et infrastructures métalliques.

Pour empêcher cette évacuation, les grévistes ont érigé dès les premières heures de la matinée de mercredi, 30 mars 2021, des barricades sur la route donnant accès au site de l’Ex-Cellucam. Criant leur ras-le-bol, les habitants de la cité ouvrière de l’ex-Cellucam portaient des pancartes aux messages laconiques mais suffisamment clairs avec un zeste non dissimulé d’Ots du genre « on en a assez », « trop c’est trop ».

Armand Brice Akono Eboa, adjoint au sous-préfet de l’arrondissement d’Edéa 2, descendu sur le terrain pour ouvrir une médiation, s’est voulu rassurant. « Quoique je sois accompagné des représentants des forces de maintien de l’ordre, nous ne venons pas ici pour faire la force. Nous venons vous expliquer ce que l’État fait pour l’aboutissement heureux de votre dossier » a-t-il indiqué de prime abord.

À ce sujet, Akono Eba a expliqué aux grévistes que l’implication de la société Cametal à fait bouger les lignes dans le sens où, actuellement les modalités de paiement de leurs droits sociaux sont exa- minées avec la plus grande attention par la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). Pour rappel, les grévistes attendent depuis plus de 25 ans, pas moins de 819 973 779 Fcfa. En 2012, un premier et unique paiement partiel de 10 % du mon- tant global de la créance leur avait été fait et depuis lors, plus rien.

Ces hommes et femmes qui ont tout donné dans la préservation du patrimoine de l’ex-Cellucam meublent leur quotidien d’espoirs. Espoirs qui ne tiennent plus que sur un fil. « On assure de jour en jour que les choses vont bien mais nous, on ne voit rien. Absolument rien. On a trop supporté, on a tout faire pour eux, certains de nos collègues ont été tués par des pilleurs » a indiqué Joseph Payang.

« Au début on nous a dit que la ferraille devait être vendu pour nous libérer. Mais en fin de compte, on ne risque plus le faire. On nous dit que c’est plutôt la Caisse Autonome d’Amortissement qui va plutôt nous payer . Nous avons l’impression que les choses vont de mal en pire » a renchéri Ngomena Bouba.

Dépollution et décontamination des infrastructures obsolètes

Rappelons que l’installation de la société Camétal sur le site de l’ex-Cellucam résulte de la volonté du gouvernement camerounais de mettre en exécution une disposition Cemac interdisant les pays de la sous-région d’exporter leurs ressources forestières en grumes.

Avec le déploiement de la Société Camerounaise d’Industrie et d’Exploitation du Bois (SCIEB) sur ce site qui a depuis peu acquis le statut de Zone Economique Spéciale (ZES) l’on assiste à l’effectivité de la mise en place d’une véritable technopole bois à Edéa. Dans cette perspective, le gouvernement a sollicité et obtenu l’accompagne- ment technique et financier de Camétal.

Le cahier de charges de Camétal prévoit entre autres, des travaux de réhabilitation de bâtiments, de déconstruction d’échafaudages, de dépollution et de décontamination des infrastructures obsolètes, et enfin de lotissement avec installation des commodités de base, préparatoires à l’implantation des plusieurs sociétés dans un futur proche. Coût de l’investissement : 5,7 milliards de Fcfa sur fonds propres Camétal.

Selon une évaluation faite il y a environ 32 ans, on estimait à 150 000 tonnes la ferraille qui résulterait des ruines de l’ex- Cellucam. À ce jour, il n’en reste qu’à peine 10 000 tonnes. Le site a pendant longtemps fait l’objet d’une prédation sans commune mesure.

Les spécialistes estiment que ce qui reste au jour d’aujourd’hui des ruines de cette usine ne suffirait plus à solder la dette due aux ex-employés ni à payer les prestations de Camétal qui va devoir s’investir au moins pendant 12 ans à Edéa avec sa cohorte de spécialistes et ses ouvriers dont les 60 % sont constitués présentement de la main d’œuvre locale, bien au-delà des 30 % exigés par la ville d’Edéa.

Après d’houleuses négociations entre le représentant de l’administration et les grévistes, les malentendus ont été dissipés et les barricades levées. Armand Brice Akono Eboa a toutefois plaidé pour que les jeunes de la ville d’Edéa suivent d’avantage des cursus de l’enseignement technique pour profiter dans un avenir certain de toutes les opportunités qui se profilent déjà à l’horizon.

Le Messager

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