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Destruction de l’église du Saint-Esprit à Bounamoussadi : le silence inquiétant du MINAT face aux actes des chefs traditionnels

Cela fait plus de six jours que les chefs traditionnels d’Akwa Nord à Bounamoussadi, dans la région du Littoral du Cameroun, ont attaqué et détruit l’église du Saint-Esprit de la CBC sous la direction du prophète Augustin Bikoi. Les autorités traditionnelles ont attribué leur action au bruit qu’elles prétendent provenir de l’église. L’incident a suscité de nombreuses critiques à travers le pays, certaines opinions remettant en cause le silence du ministère de l’Administration territoriale sur la question.

Les critiques soutiennent que l’absence de réponse du ministère à l’attaque des autorités traditionnelles équivaut à une « approbation » du fait que les autorités traditionnelles se font justice elles-mêmes.

Cette attaque contre une église viole les libertés religieuses et contredit la constitution du Cameroun, qui garantit le droit à la liberté de culte. Le préambule stipule que « La liberté de religion et de culte est garantie. La liberté d’exercer sa religion n’est soumise qu’au respect de l’ordre public et des droits d’autrui. »

Le silence suspect du MINAT

Le silence du MINAT va à l’encontre de son rôle de surveillance des activités des chefs traditionnels et de garantie de leur conformité avec les lois nationales. La destruction de l’église semble être un mépris flagrant de ces lois, et beaucoup se demandent si les autorités traditionnelles ont agi dans le cadre de leurs droits légaux.

Le Code pénal camerounais classe ces actes dans l’article 229 comme une perturbation du culte religieux.

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Il stipule que quiconque s’ingère dans une religion légalement reconnue est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 francs et d’une peine de quinze jours à six mois de prison. En outre, l’article 231 prévient que l’ingérence dans le culte religieux peut entraîner des amendes et une peine d’un à deux ans de prison.

Le silence du ministère de l’Administration territoriale a conduit de nombreuses personnes à se demander si les actions des autorités traditionnelles d’Akwa Nord pourraient rester incontrôlées, créant potentiellement un précédent dangereux en matière d’intolérance religieuse et de non-respect des droits constitutionnels.

Le ministère a pour mission de faire respecter la loi et l’ordre au niveau local et de veiller à ce que les structures de gouvernance traditionnelles ne violent pas les lois nationales. Cependant, alors que les jours passent sans aucune déclaration ou action officielle, on craint de plus en plus que cet incident ne fasse encore monter les tensions religieuses dans le pays.

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Cette attaque contre l’église intervient à un moment où le patron du MINAT fait l’objet de critiques croissantes pour avoir interdit aux médias camerounais de discuter de la santé du président Biya.

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