fbpx

Cameroun Actuel

Déguerpissements de Dikolo et autres : les Sawa préoccupés par le dévoiement de la notion d’expropriation

La communauté Sawa est très remontée par les expropriations et casses orchestrées, dit-elle, par le préfet du département du Wouri. En colère et trouvant cet acte injustifié au regard de ce qui a été dit par la défense de l’Etat du Cameroun au tribunal administratif du Littoral, la communauté sawa demande réparation du préjudice. Le sujet était au cœur de l’AGE du Ngondo samedi 28 mai 2022 à la salle des fêtes d’Akwa.

La communauté s’est réunie, les notables qui ont bien voulu faire le déplacement de toutes les contrées du Littoral, les chefs de 3e degré, les chefs supérieurs et tous les autres membres sont venus nombreux à l’assemblée générale extraordinaire (AGE) du Ngondo samedi 28 mai 2022 à Douala.

A en croire le secrétaire général du Ngondo, Pamphile Yobé, cette assemblée avait pour but de recueillir les divers avis par rapport à l’affaire Dikolo. On se souvient que samedi 14 mai dernier, l’espace situé à Bali a été réduit en un champ de ruines. Le motif évoqué est que l’espace va servir à ia construction d’un hôtel.

Ces casses sont difficiles à digérer par la communauté sawa qui, après les débats houleux samedi le 28 mai à la Salle des fêtes d’Akwa, est allée dans les services du gouverneur du Littoral à Bonanjo pour faire entendre sa voix. Pamphile Yobé estime qu’: «il y a eu beaucoup d’erreurs dans ce dossier qui n’est pas clair. Nous sommes allés rencontrer le gouverneur pour lui faire part de nos préoccupations ».

Le préfet sur la sellette

Pour sa part, interrogé, Elimbi Lobe répond : «nous exprimons à l’unanimité une préoccupation : c’est que l’Etat du Cameroun lui-même dans le mémoire en défense qu’il a adressée au président du tribunal administratif du Littoral, il a reconnu qu’il n’a pas exproprié un certain nombre de personnes dont le préfet a détruit les biens. Il est donc question pour notre communauté non pas de s’opposer à une éventuelle expropriation mais de demander que les biens que le préfet a détruits à son compte personnel, soient réparés. Que l’Etat du Cameroun répare ce préjudice. On ne peut pas aller vers l’apaisement si notre interlocuteur demeure notre propre bourreau. A l’unanimité, notre communauté exprime le souhait que le gouvernement désigne un autre préfet ici avec qui nous pouvons parler et reconstruire la paix dans la ville de Douala et au sein de la communauté des sawa».

L’interlocuteur enchaîne : «notre communauté comme beaucoup d’autres sont fortement préoccupées par le dévoiement de la notion d’expropriation. On savait qu’on exproprie pour l’interet général. C’est maintenant qu’on voit que certains acteurs veulent transformer l’expropriation en un moyen de déposséder des gens qui ont leur propriété légale pour la transformer en une propriété de l’Etat qui n’a rien à construire là-dessus et qui va exploiter cela sous forme des baux comme on veut le faire croire dans le cas de Dikolo. Nous refusons un tel dévoiement parce que cela veut dire qu’on peut prendre les terrains du ministre Eyebe Ayissi et les verser dans le domaine privé de l’Etat et puis l’Etat les loue à M. Elimbi Lobe».

Et donc, comme le soutient Achille Kotto le président du Cocitel, beaucoup de choses vont changer. Le peuple sawa dit stop. «Nous allons passer désormais à l’action avec l’onction de nos chefs».

La Nouvelle Expression

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi