Les rues habituellement animées de Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest du Cameroun, sont désormais plongées dans un calme inquiétant. Depuis mardi, un confinement de deux semaines, imposé par des groupes séparatistes, a vidé la ville de son dynamisme habituel. Les habitants, craignant pour leur sécurité, préfèrent rester chez eux, transformant cette ville autrefois vibrante en un espace presque désert.
Les séparatistes, qui militent pour la création d’une nation qu’ils appellent Ambazonie dans les régions anglophones du Cameroun, ont décrété ce confinement pour perturber la réouverture des écoles. Une action fortement critiquée, considérée comme irrationnelle, surtout au regard de l’importance de l’éducation pour les jeunes de la région.
Depuis lundi, jour officiel de la rentrée scolaire 2024-2025, les écoles de Buea peinent à fonctionner normalement. De nombreux établissements ont vu leurs salles de classe désertées, malgré la présence de certains élèves dans des internats situés dans des zones jugées plus sûres comme Great Soppo et Buea Town. Ces rares établissements ont continué à fonctionner sous la surveillance des autorités locales.
Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilai, a personnellement visité certaines écoles pour rassurer les élèves et leur prodiguer des encouragements. Il a insisté sur l’importance de ne pas céder à la peur, lors d’une réunion de sécurité avec les leaders régionaux, appelant la population à « terroriser les terroristes ». Pour le gouverneur, il est primordial de permettre aux enfants de poursuivre leurs études et aux entreprises de fonctionner dans un environnement stable.
Cependant, malgré ces appels au courage et à la résistance, Buea reste largement paralysée trois jours après le début du confinement. La majorité des commerces sont fermés, et seuls quelques taxis circulent sur les routes principales. La population attend avec anxiété un retour à la normale, espérant que la situation s’améliore rapidement.
Le climat d’incertitude persiste, mais des signes de résilience apparaissent, portés par les mots du gouverneur et l’espoir de la communauté de surmonter cette nouvelle crise.
Le gouverneur qui parle est entouré des BIR, nos enfants ne seront pas sécurisés comme lui.
L’état doit prendre ses responsabilités, ou on est dans un état ou on est au getho.