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Centrafrique : cinq groupes armés dissolvent leurs mouvements rebelles

Le 28 avril 2023, cinq groupes armés opérant en République centrafricaine, ont décidé de dissoudre leurs mouvements rebelles. Il s’agit pour la circonstance de Séléka rénové pour la paix et la justice, Révolution et Justice, aile Belanga ; Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, aile Abdoulaye Issene ; Front démocratique du peuple centrafricain, aile du dissident Jean Rock SOBI ; Mouvement patriotique pour la Centrafrique, aile du dissident Hassan Adramane.

Ces actes concrets de dissolution interviennent dans le cadre du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion enclenché depuis le 14 septembre 2022 par la rencontre avec les représentants des 14 groupes armés signataires le 6 février 2019 de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine à Khartoum au Soudan. Ainsi, pour le chef de l’Etat, Pr. Faustin Archange Touadera, la dissolution des cinq mouvements armés prouve le respect de leurs engagements respectifs conformément aux prescrits de l’Accord politique conclu avec les 14 groupes armés. L’article 5 alinéa dudit Accord, commande de procéder d’un commun accord entre les parties et les partenaires, à la dissolution intégrale des groupes armés sur toute l’étendue du territoire national.

«J’apprécie la décision de nos compatriotes des cinq autres groupes armés de se réengager dans la République pour œuvrer en faveur de la paix, de la sécurité, la réconciliation nationale et le respect de l’autorité de l’Etat », se réjouit le président de la République. En effet, le chef de l’Etat centrafricain souligne que l’acte posé par ces groupes s’inscrit dans le prolongement de la cérémonie de déclaration et de remise solennelle des documents de dissolution intégrale de quatre groupes armés, le 6 décembre 2022. Toute chose portant à 09, le nombre de bandes armées ayant accepté de dissoudre leurs mouvements au profit de la restauration de l’autorité de l’Etat en RCA.

Aussi faut-il féliciter, relève Faustin Archange Touadera, les progrès enregistrés depuis le début du processus global de paix à ce jour. Ceux-ci sont principalement à l’actif du peuple centrafricain, le gouvernement, les garants et facilitateurs de l’Accord politique, les Etats de la sous-région de la CEMAC et les 12 Etats membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, les Nations Unies à travers la MINUSCA et tous les partenaires impliqués à des degrés divers dans le processus de stabilisation de la République centrafricaine.

«(…) Je constate avec satisfaction que cette synergie participe à l’atteinte des indicateurs de processus qui nous rassurent de l’intérêt d’œuvrer pour la paix, la réconciliation nationale, la sécurité nationale et sous-régionale », assure le président de la République.

Il est maintenant question de prioriser la consolidation des acquis et des dividendes générés durant la poursuite de la mise en œuvre dudit Accord par la mobilisation des moyens politique, sécuritaire, financier et technique. Car tous les Centrafricains doivent participer aux efforts de stabilisation et de développement du pays. Dans cette perspective, le chef de l’Etat a lancé un appel aux autres groupes armés afin de déposer les armes et de rentrer dans la République.

«En réitérant mon engagement ferme de faire de la République centrafricaine un pays sans groupe armé et sécurisé, je saisis une fois de plus cette opportunité pour renouveler mon appel aux autres leaders des groupes armés d’abandonner la voie de la violence, de la destruction, en s’inscrivant fermement dans le processus global de paix en cours, car personne ne peut prétendre à son épanouissement en dehors de la République.»

Reste maintenant aux groupes FDPC dirigé par Martin Koumtamadji, alias Abdoulaye Miskine ; Mouvement Antibalaka, aile Ngaissona de Dieudonné Ndomaté ; MPC d’Alkatim Mahamat ; l’UPC d’Ali Darassa, le FPRC de Noureidine Adam ou encore les 3R d’Abas Sidiki, dont la plupart ont suspendu leur participation au gouvernement en 2020, de se prononcer sur leur dissolution afin que le pays retrouve sa stabilité sur tous les plans.

Depuis le déclenchement de la guerre en RCA, le pays fait face à un isolement économique en Afrique centrale. Aussi les violences favorisent-elles une baisse des échanges transfrontaliers de marchandises entre la RCA et ses espaces limitrophes, empêchent l’expansion de grands groupes sur l’étendue du territoire sans oublier l’émergence de fléaux sociaux tels la famine qui secoue nombre de localités. C’est d’ailleurs ce qui a favorisé la conclusion avec le FMI du nouvel accord de Facilité élargie de crédit d’un montant de 191 millions de dollars dans le pays afin d’éviter une crise humanitaire.

Autre impacts de la présence de ces groupes armés dans le pays, le secteur vital de l’agriculture qui représentait autrefois 57% du PIB, a subi une contraction de près de plus de 40% essuyant au passage de nombreuses pertes.

Plusieurs opérateurs économiques assurant l’essentiel des activités commerciales et de transport ont quitté le pays. En plus du manque de véhicules adéquats, la crise a de graves répercussions sur le commerce interne, les disponibilités vivrières et le marché de l’import-export.

Eco Matin

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