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Cameroun – Produits de mauvaise qualité : les consommateurs réclament la tête du DG de l’Anor

L’Agence des Normes et de la Qualité qui a pour mission principale de veiller à la qualité dés produits mis en vente sur nos marchés ne fait rien, elle s’apparente à cette structure de trop qui est mise en place pour des récompenses politiques et elle est, dit-on, un tonneau des danaïdes.

Le 22 mars 2022 dernier, le délégué départemental pour la Lékié du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (Minepia) a effectué une descente sur le terrain pour toucher du doigt, la réalité que vivent les populations dans les marchés de sa zone d’action. Cette descente faisait suite à plusieurs plaintes des populations de la ville d’Obala, quant à la qualité du poisson servi par Congelcam. Au cours de son périple, près de 5000kg de poisson de différentes variétés ont été saisis.

« Tous ce s produits destinés à la grande consommation étaient de mauvaise qualité et impropres à être mangés par les populations. Il fallait impérativement procéder à cette saisie pour éviter qu’ils ne fassent l’objet de commercialisation, car cela pouvait créer des intoxications alimentaires des ménages », a indiqué le délégué.

Depuis l’advenue de cet autre scandale dans le département de la Lékié, Charles Boniface Boto’o à Ngon et ses équipes sont entrés dans le « sissongo » comme à leur habitude, abandonnant les pauvres populations à leur triste sort. Si l’actualité récente des vins et spiritueux frelatés ainsi que des bonbonnes de gaz siphonnées avait mis le Mincommerce au-devant de la scène en termes de répression, c’est depuis la survenue du Covid-19 que l’on s’est rendu compte que l’ANOR est inutile et limitée dans l’accomplissement de ses missions.

Au pic de cette pandémie dans notre pays, les marchés ont été envahis par divers intervenants proposant des produits tels que des gels hydro-alcooliques, des masques de protection, des gants etc. de qualité pas toujours avérée. Pour mettre un terme à cette anarchie, sous l’égide de l’Anor, 14 normes ont été adoptées, homologuées et rendues d’application obligatoire par arrêté du ministre des Mines, de l’industrie et du Développement technologique.

Ce qui induisait que désormais, tout produit importé ou fabriqué localement et concerné par ces normes camerounaises, était astreint à la présentation d’un Certificat de conformité délivré par l’Anor, exigible lors de la procédure de dédouanement ou lors des contrôles. Comme oh peut le voir près d’un an plus tard, en dehors de la Cicam qui s’est conformée dans la fabrication des masques, le marché est resté inondé des produits non conformes.

Visibilité invisible

Paradoxalement, la signature dudécret présidentiel de Mars 2019 portant réorganisation de l’ANOR avait été saluée des deux mains par les consommateurs qui avaient cru à une volonté des décideurs d’assainir enfin ce secteur en liaison avec les autres sectoriels notamment le Mincommerce, Minepia, Minader et le Minmidt.

Aujourd’hui, on se pose même la question de savoir pourquoi tant de structures pour une même activité ? Et au finish qui fait quoi? Ce qui est évident c’est que l’Anor qui a pour mission principale de veiller à la qualité des produits mis en vente sur nos marchés n’est qu’une simple caisse de résonance.

Car elle s’est réduite à un observateur passif et bonjour les maladies d’origine alimentaire que nous achetons et consommons tous les jours. Il faut le dire, un produit de mauvaise qualité lorsqu’il est consommé est toujours à l’origine des maladies graves, avec pour conséquence, des décès à la pelle. C’est regrettable de voir que dans un pays normal, la responsabilité sociétale des entreprises n’est qu’un vain mot utilisé par les politiques.

« Comment comprendre qu’une entreprise puisse vendre du poisson pourri aux populations? Quelle est la démarche qualité mise en place par l’Anor ? Quel contrôle qualité est exécuté au sein de cette entreprise. En existe-t- il même… » ? S’insurgeait l’entrepreneure politique Rolande Ngo Issi Mbock dans une tribune abondamment partagée sur les réseaux sociaux.

Caisse de résonance

Créée en 2009 par décret présidentiel, l’Anor, opérationnelle depuis février 2010, a entre autres missions de contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans le domaine de la normalisation et de la qualité au Cameroun, de diffuser les informations sur les normes et la qualité.L’Agence des normes et de la qualité (Anor) se contente de l’homologation des normes, sans s’assurer de leur diffusion suffisante et de leur stricte application.

Avant 2019, les opérations de contrôle et de surveillance des marchés étaient menées par le ministère du Commerce (Mincommerce) et les autres administrations concernées. Mais en mars 2019, un décret du chef de l’Etat réorganise l’Anor et lui attribue la mission de contrôle qualité des produits sur le marché, en liaison avec les autres administrations concernées. Dès lors, l’organisme dirigé par Charles Boniface Boto’o à Ngon a désormais la charge de s’assurer que les produits commercialisés sur le territoire national respectent les exigences règlementaires.

A travers sa nouvelle mission de contrôle qualité des produits sur le marché, « l’Anor se positionne non seulement comme un partenaire stratégique pour la protection de la santé et la sécurité du consommateur mais aussi l’assainissement de l’espace économique camerounais », se satisfaisait le directeur du Contrôle Qualité et de la Répression des Infractions à l’Anor, Serge SadjoYandji, au cours d’un atelier de sensibilisation des journalistes organisé à Yaoundé le 25 février 2021.

En effet, avec une méthodologie de 8 étapes dont : inspection visuelle des produits et des locaux de production ou des magasins, saisie des produits (éventuellement), prélèvement des échantillons, suivi de l’exécution des contrôles-calcul des amendes en cas d’infractions (100% du bénéfice net ou 5% du chiffre d’affaire projeté), recouvrement des amendes et suivi du recyclage, du déclassement ou de la destruction des produits ; l’Anor dispose des atouts pour épargner aux consommateurs et à l’économie nationale, des biens de qualité douteuse.

Hélas son action sur le terrain reste problématique face aux récurrentes saisies de divers produits avariés. Les regards restent rivés vers les pouvoirs publics à l’effet de sanctionner pareille inertie.

Le Zénith

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