Le dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) révèle qu’au cours du mois de février, plus de 82 civils ont été enlevés par des groupes armés non identifiés dans les départements du Logone et de Chari, dans la région de l’Extrême-Nord.
Selon l’ONU, ces personnes ont été enlevées contre rançon et cette demande met en évidence les motivations économiques et les besoins de financement qui sous-tendraient largement ce phénomène.
« Si plusieurs personnes ont été libérées souvent après le paiement de la rançon, plusieurs autres seraient encore en captivité. De jeunes garçons et filles sont également portés disparus. Des sources sûres soupçonnent un recrutement forcé », ont-ils déclaré.
Ils ont souligné que les activités des groupes armés non étatiques marquées par la violence et l’enlèvement de personnes continuent de créer la panique dans les divisions Mayo Sava, Mayo Tsanaga, Lagone et Chari de la région de l’Extrême-Nord en raison des affrontements entre les combattants des groupes armés non étatiques et les forces de défense et de sécurité. Ces affrontements ont continué à affecter négativement la vie quotidienne de la population.
Le rapport note qu’au moins 83 incidents liés aux activités des groupes armés non étatiques et aux affrontements avec les forces de défense et de sécurité ont été signalés en février dans les localités proches des monts Mandara (Mayo-Sava et Mayo-Tsanaga), ainsi que dans celles situées à l’intérieur et autour du lac Tchad, qui ont été les plus touchées.
Cela marque une forte augmentation par rapport aux 53 incidents accumulés entre décembre 2022 et janvier 2023.
Le rapport indique également qu’au moins 23 civils ont été tués et 24 blessés au cours de ces incidents, et que les biens des personnes ont été pillés et détruits.
En raison de cette insécurité, plus de 1 652 personnes ont été déplacées. « Cela porte à plus de 6 000 le nombre de personnes déplacées enregistrées dans la région depuis janvier 2023 », précise l’OCHA.
Globalement, l’ONU note que 1,6 million de personnes ont besoin d’aide, 385 000 sont déplacées à l’intérieur du pays, 47 000 personnes sont réfugiées dans les zones rurales, 76 000 personnes sont dans des camps, 138 000 sont retournées dans leurs villages tandis que 962 000 sont ciblées dans la région de l’Extrême-Nord.
