Selon le Fmi, le pays a déjà injecté plus de 120 milliards de Fcfa dans le soutien des prix des produits pétroliers à la pompe. Ces subventions actuelles plombent la réalisation et l’atteinte des objectifs qu’il se fixe et surtout l’évolution sereine du programme économique et financier.
Afin de soutenir les ménages les plus pauvres et éviter l’augmentation des prix des combustibles (gaz domestique, pétrole, essence, gazoil…), l’Etat a mis sur pied la subvention à la consommation du carburant en 2008. Par ce mécanisme, le gouvernement paye, par exemple, une partie du litre du super qui coûte actuellement 650 Fcfa au lieu de près de 1 000 Fcfa. La facture annuelle s’élève à une centaine de milliards.
Or, avec la «remontée progressive du cours du baril après son effondrement du fait de ta pandémie de la Covid- I9», du conflit russo-ukrainien qui a induit une hausse des coûts mondiaux du pétrole et de bien d’autres matières premières, le trésor public pourrait se retrouver essoufflé.
A cet effet, le Fmi donne aux autorités camerounaises jusqu’en fin d’année la possibilité d’afficher la vérité des prix dans les essenceries, si elles ne souhaitent pas assister au gel de la validation des différentes revues du programme triennal en cours. Une situation qui courrouce au plus haut point le Fonds en ce sens qu’il voit une grande partie des efforts du Cameroun s’orienter vers le financement de ce que consomment les populations.
En 2016. l’institution répond favorablement à la sollicitation du Cameroun en paraphant un Programme économique et financier d’un montant de 415 milliards de Fcfa. Sur une période triennale (2017-2020), le pays doit opérer certaines réformes dans l’ensemble de son économie et surtout dans ses finances publiques pour obtenir le soutien des partenaires techniques et financiers. Le programme est arrivé à terme avec des revues «globalement satisfaisantes».
Certaines réformes n’ont cependant pas été matérialisées d’où le pays décide en juillet de renouveler l’expérience. La résilience du Cameroun face aux chocs exogènes est saluée par les experts de Washington. Néanmoins, les cadres de l’institution ne cachent pas leurs préoccupations face à la montée des subventions des carburants à la pompe.
Selon le Fmi, le pays a déjà injecté plus de 120 milliards de Fcfa dans le soutien des prix des produits pétroliers à la pompe. Ces subventions actuelles plombent la réalisation et l’atteinte des objectifs qu’il se fixe et surtout l’évolution sereine du programme économique et financier. Cela va lui permettre de capter d’importants appuis budgétaires. Pis encore, « Si la courbe que l’on observe actuellement évolue à la vitesse des quatre derniers mois, la facture pourrait être plus insoutenable en fin d’année», renseigne un expert.
Mutations
