« Depuis près de trois semaines, le courant passe et repasse. Le disjoncteur a été détruit, le réfrigérateur est en panne, toutes les ampoules sont éteintes« , a déclaré un père de famille en évaluant les pertes subies dans sa maison de la rue Foncha en raison de la persistance de la basse tension. Il ajoute que leur qualité de vie n’est plus la même car ils doivent compter sur des lampes solaires rechargeables.
Tout comme chez lui, plusieurs foyers de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest, ont été touchés par des baisses de tension. Une dame de New layout downtown nous dit qu’elle rend maintenant visite à des voisins éloignés juste pour pouvoir rester connectée. « Depuis environ un mois, je recharge mon téléphone dans d’autres quartiers. Chez moi, la télé est mauvaise, les distributeurs aussi à cause de l’alimentation électrique épileptique« , raconte une habitante du quartier.
Les commerçants de Up Station déplorent une baisse de leur activité due à la persistance de cette mauvaise alimentation électrique. « Les jours normaux, je peux travailler entre 6 000 et 10 000frs par jour, mais avec la basse tension, je peux à peine faire 5 000frs« , se plaint un coiffeur, qui ajoute que cela est dû aux difficultés rencontrées pour recharger son matériel. « J’utilise très souvent des machines rechargeables pour raser les clients mais avec la situation actuelle, je ne peux servir que 3 à 4 personnes avec mes machines en une journée.
Non loin de lui, une femme travaillant sur une photocopieuse utilise un générateur pour servir ses clients. « Les machines ne peuvent pas s’allumer si je n’allume pas le générateur parce que la tension est faible. Certains jours, lorsque la lumière revient normalement, elle est si élevée que si nous ne faisons pas attention, elle risque de détruire les machines. »
Dans certains quartiers comme Ngeng, les habitants disent qu’ils sont privés d’électricité depuis deux semaines maintenant et que rien n’est fait par les employés de la compagnie d’électricité.
Les baisses de tension sont récurrentes à Bamenda et les habitants demandent aux responsables d’Eneo de remédier à la situation.
