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Barrage hydroélectrique de Memve’ele : EDC hors-la-loi ?

L’Ong Ods accuse l’entreprise et son directeur général de fonctionner en dehors du cadre réglementaire défini par les décrets présidentiels du 04 mai 2020.

Les responsables du barrage de Memve’ele continuent de vendre l’électricité à Eneo sans même avoir signé la convention de concession instruite par le président de la République avec le ministère de l’Eau et de l’Energie. Le 04 mai 2020, le président de la République a signé des textes portant réorganisation et fonctionnement de Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise de patrimoine chargée de la construction et la gestion des barrages hydroélectriques.

Ces décrets reversent l’aménagement hydroélectrique de Memve’ele dans le Sud dans les actifs de cette société et fixent clairement les modalités de leur transfert à celle-ci. Quatre jours après, le 08 mai, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, saisit par correspondance le directeur du projet Memve’ele pour lui signifier que les activités de son unité de gestion sont désormais rattachées à la compétence de EDC.

Le ministre décidait ainsi, unilatéralement que seule EDC détenait désormais la sanction sur le projet, alors que les textes de Paul Biya  prescrivaient une implication de tous les instances de l’Etat pour s’assurer d’un encadrement pensé de tous les aspects de la gestion du projet. Le Minee devait en effet remplir un certain nombre de préalables,  notamment la signature d’une convention de concession avec EDC, assortie d’un cahier de charges.

Ces textes depuis longtemps préparés n’ont pas été signés à ce jour. Par conséquent, plus de deux ans après, aucun chronogramme précis et structuré du transfert du projet n’a été prescrit et  aucune mission n’a été commise auprès du directeur général de EDC en vue du contrôle et du suivi de la mise en œuvre des dispositions des décrets présidentiels.

Et pourtant, depuis la correspondance du Minee, « un transport partiel dénergie depuis Memveele dun volume de 80 mégawatts, est vendu par EDC à la société Eneo sans aucun contrat, rendant impossible la visibilité et la traçabilité des revenues qui en découlent, et leur destination », dénonce l’Observatoire du développement sociétal (Ods).

Dans une récente sortie, le coordonnateur général de cette Ong, Lilian Koulou Engoulou, souligne qu’au  tarif de l’énergie en sortie d’usine, « on peut raisonnablement estimer à environ 63 milliards Fcfa les ventes réalisées par EDC depuis mai 2020 ». Il se demande ensuite « sur quels canevas EDC va-t-elle prétendre prélever et répartir les sommes alors que cette opération est assujettie aux clauses des conventions et leur cahiers de charges, toutes choses qui nexistent pas jusquà nos jours ».

L’Ods salue toutefois la dernière mission du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), effectuée dans cette entreprise pendant 9 mois. Celle-ci a consisté à scruter tous les volets de son fonctionnement. Au chapitre de la ressource humaine de EDC, le Consupe a relevé que de nombreux personnels avaient été recrutés sur la base de faux diplômes et d’autres employés en totale inadéquation avec les diplômes considérés à leur recrutement. L’Ods s’en offusque, tout en dénonçant des licenciements à tête chercheuse, qui ont visé plus d’une cinquantaine de personnels.

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