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Au Sénégal, la contestation passe aussi par le digital

Au Sénégal, plusieurs sites internet, dont celui de la présidence, ont été piratés par des hackers qui affirment soutenir Ousmane Sonko.

C’est un fossé qui, au Sénégal, sépare le pouvoir de l’opposition. Et ce fossé est aussi numérique. En début d’année 2021, une forte mobilisation s’était lancée sur les réseaux sociaux, alors que des émeutes avaient éclaté dans la rue après l’arrestation d’Ousmane Sonko. L’opposant sénégalais semble être à l’aise avec le numérique, tout comme ses partisans.

Après les derniers événements au Sénégal — Ousmane Sonko a lancé sa « caravane de la liberté » depuis Ziguinchor, mais les forces de l’ordre l’ont finalement pris en charge pour le transférer à Dakar —, le ton est encore monté d’un cran entre pouvoir et opposition.

En effet, alors que des heurts ont eu lieu, c’est sur le web que s’est joué en partie le conflit entre le clan Sonko et le président sénégalais. Une cyberattaque inédite a eu lieu, elle a touché dans un premier temps le site internet officiel de la présidence de la République, avant que celui-ci ne soit finalement rétabli.

Ce lundi, tout semble être rentré dans l’ordre. Mais ce n’est peut-être que le début des opérations. Un compte Twitter, baptisé MysteriousTeamO, et qui dit être basé au Bangladesh et adhérer au mouvement Anonymous, avait indiqué le 26 mai dernier vouloir « lancer une cyberattaque massive contre » le pouvoir sénégalais.

D’autres sites touchés

Les menaces ont semble-t-il été mises à exécution. D’autant que le fameux MysteriousTeamO prévoit une nouvelle vague d’attaques. Le site du groupe média GFM de Youssou N’Dour ou encore celui de La Poste ont également été attaqués. N’ayant « pas encore lu de déclaration de la part du gouvernement », les pirates du web demandent au pouvoir s’il veut voir son « cyberespace détruit ».

Mais que cherchent vraiment les hackers ? Tout est parti d’un événement assez étonnant : alors qu’il se dirigeait vers Dakar, Ousmane Sonko aurait disparu un temps. L’opposant, avant de redonner signe de vie, avait été empêché de communiquer avec ses militants. Les Pastef ont alors prévenu les médias. Les hackers, quant à eux, ont donné 24 heures au gouvernement pour « retrouver ou libérer Sonko » et promis une « surprise » en cas d’absence de déclaration de la part du gouvernement.

Sur le terrain, la bataille a déjà été meurtrière : un homme de 37 ans a en effet été tué par balle. Mais le Sénégal n’est, surtout, pas préparé à des opérations digitales d’ampleur. Si, dans la rue, « l’État du Sénégal sera ferme », assure le gouvernement, c’est sur la toile que pourrait avoir lieu la prochaine contestation. Et les autorités semblent déjà désemparées.

En fin d’année dernière, un groupe de hackers avait menacé de faire fuiter plus de 100 Go de « données sensibles ». La semaine dernière, Papa Guèye, commissaire de police spécialisé dans la cybersécurité, affirmait « la nécessité d’investir de manière significative dans la recherche, l’innovation et la création pour faire face aux risques liés à la cybercriminalité et protéger les données ». Il ne croyait pas si bien dire…

Le Journal de l’Afrique

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