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Au Cameroun, une douanière se fait subtiliser 55 millions par des exorcistes

Une caissière de la recette douanière de l’Aéroport de Yaoundé – Nsimalen s’était faite appâter par la possibilité de bénéficier du partage d’un pactole de 200 millions de francs volé au Gabon. En voulant trop gagner, elle s’est fait arracher l’argent de l’Etat qu’elle déteriait.

C’est une vieille technique mise au point par certains gangs de malfrats et qui a déjà fait la preuve de son efficacité dans de nombreux coups de vol. Cette fois, ce sont les recettes douanières qui sont tombées dans l’escarcelle des voleurs par la faute d’un agent de l’Etat. L’affaire, qui s’est déroulée en début d’année dernière, connaît depuis quelques temps des suites judiciaires devant le Tribunal criminel spécial (TCS) ou quatre justiciables répondent des faits de détournement des deniers publics d’un montant de près 3e 55 millions de francs.

Selon l’ordonnance de renvoi consultée par Kalara, tout commence le 21 février 2019. Ce jour-là, Mme Ndzessa Biéne Fouda épouse Ebebegue se rend à partir du quartier Odza à son lieu de service à l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, lorsqu’elle tombe sur une bande à bord d’un véhicule dont le chauffeur joue au transporteur urbain. Les conversations entre les occupants du véhicule tournent autour d’une somme d’argqnt de 200 millions de francs qui se trouveraient dans la malle arrière. Cet argent, disent-ils à l’attention de celle qui vient de les rejoindre, a été subtilisé au Gabon par une certaine Mme Ako Emilie Bessem, présente dans la voiture. Elle aurait profité du décès de son patron, un certain Alhadji Moussa, pour, s’enfuir avec le pactole.

Très attentive à l’histoire qu’on lui raconte, la caissière principale de la Recette douanière^ apprendra alors que les 200 millions de francs doivent être purifiés avant tout usage. Et pour cela, il est nécessaire de trouver 30 millions de francs. Sa contribution est sollicitée avec la promesse qu’elle aura une place à la table du partage lorsque le processus sera achevé. Afin d’impressionner davantage sa proie, le gang a pris la peine de faire intervenir une supposée voyante dans la conversation. Mme Adjara Mirabelle, puisqu’il s’agit d’elle, va révéler à Mme Ndzessa qu’elle a l’habit.i,le de manipuler de fortes sommes d’argent. En conséquence, elle lui demande de contribuer à hauteur de 25 millions de francs dans le projet de purification des 200 millions de francs.

Appels téléphoniques…

La caissière avouera à ses compagnons de circonstance qu’elle manipule effectivement de fortes sommes d’argent, mais que celles-ci appartiennent à l’Etat. Le fait-elle par naïveté naturelle, ou sous l’emprise de l’hypnose ? Elle sera en tout cas rassurée que l’argent sera rétrocédé après purification du pactole venu du Gabon. Au moment où la caissière est déposée à l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, elle a déjà pris le soin d’échanger les contacts téléphoniques avec ses nouvelles connaissances. En fait, elle est déjà tombée dans le piège du gang.

Une fois à son poste de service, Mme Ndzessa travaille normalement. Elle apprête même la recette du jour qu’elle doit déposer au Trésor public, soit un peu plus de 54,9 millions de francs. Lorsque toutes les formalités administratives sont faites pour le transfert de l’argent, elle va se faire accompagner dans le véhicule spécial d’escorte de la Trésorerie générale de Yaoundé, sous l’œil vigilant d’un gendarme. Mais, plutôt que de verser l’argent qu’elle transporte dans les caisses de l’Etat, elle va se soustraire du regard de ceux qui l’accompagnent pour retrouver le gang, dans le voisinage de la Poste centrale. L’argent de l’Etat sera récupéré par le gang, qui fond aussitôt dans la nature. C’est à ce moment que la caissière se rend compte qu’elle vient de se faire arnaquer.

La police sera informée

En fait, grâce aux coordonnées téléphoniques de leur victime récupérées plus tôt, les membres du gang ont pisté tous les mouvements de leur proie à travers de multiples coups de fil jusqu’au moment où ils ont réussi à la dérouter de la Trésorerie générale de Yaoundé. C’est aussi grâce à ces traces téléphoniques que certains membres du gang seront rattrapés par la police judiciaire. Il s’agit de Mme Bronhilda Munta, 48 ans, Mme Ako Emilia Bessein, 38 ans, et M. Yondjeu Ephrem, 41 ans, le chauffeur. ILs ont tous été placés en détention provisoire le 18 mars 2019 à la prison de Kondengui avec la caissière de la douane, Mme Ndzessa Bieme Foufa Cunégonde Marie Satomé.

Le supposé chef du gang, une certaine Mme Ajara Mirabelle, et une de ses acolytes, Mme Assokwo Epie, sont introuvables jusqu’à ce jour. Les personnes interpellées par la police ne s’entencfent p’as sur l’argent arraché à Mme Ndzessa. Ils tergiversent entre 30 et 35 millions de francs, alors que la caissière principale de la Recette des douanes détenait près de 55 millions de francs. De toutes les façons, les quatre accusés répondent déjà de leurs actes-devant le TCS, l’enquête judiciaire ayant été clôturée depuis le 22 juillet 2O19.

Source: Kalara

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